Reportage à Hammamet: Face à la pêche industrielle… ils défendent les méthodes artisanales!!!

Tunis, UNIVERSNEWS (NAT) – Sur la côte Nord du Cap Bon, à Hammamet comme dans les petits villages environnants au niveau de vie modeste, beaucoup d’hommes se font encore pécheurs. En ce début d’octobre, la chaleur se fait moins vive. Et bien des touristes sont partis. Hammamet retrouve sa « vraie vie », celle d’une ville tournée, depuis toujours, vers la mer. Une virée du côté de la plage de Yasmina, dimanche, nous révèle une activité mi-figue mi-raisin. Une dizaine de pêcheurs, visages fatigués, s’activent pour faire descendre les caisses de poissons mi-pleines. Le résultat de la pêche n’est pas au niveau des attentes. Les quantités sont réduites et de petit calibre.

Manque d’infrastructure !!! 

Un bateau qui veut décharger son poisson doit attendre plus longtemps avant qu’un autre termine son débarquement. D’ailleurs, on assiste parfois à une interminable file des bateaux qui attendent leur tour pour le débarquement de leur poisson », raconte Elyes Gabsi, un pêcheur de Hammamet qui pointe du doigt un manque d’infrastructures à Hammamet notamment le port. Ce qui a enregistré une baisse sensible de la production de poissons, toutes espèces confondues, baisse constante de revenus des marins-pêcheurs, provoquée par la rareté aussi du poisson. «Nous sommes 50 pêcheurs. Nous comptons plusieurs kilomètres de côtes et pourtant, on n’y mange pas beaucoup de poisson. Nous assistons à une désertification de la mer suite à la pêche anarchique et au chalutage qui a fait disparaître les petits poissons ainsi que le couvert végétal aquatique», dit-il.

Les aléas de la profession

À cause du changement climatique et de la pêche illégale, les petits pêcheurs ne sont plus en mesure de gagner leur vie, précise Bassoumi, un pêcheur de Hammamet. «Pour travailleur à son compte, il faut être capable de se payer une barque à moteur. Puis, d’acheter gazole, fil, hameçons, appâts. C’est devenu trop cher», explique Mohamed Ali. Son ami a fait le compte : il faudrait avancer de 100 à 200 dinars avant chaque sortie en mer. Ce n’est pas à la portée de tous, et beaucoup vivent au jour le jour. Le vent, la température de l’eau et la clarté du ciel sont différents facteurs qui auront des conséquences sur la pêche. Sami n’est pas sorti depuis une semaine. Le mauvais temps l’oblige à chômer quelques jours.

A la plage d’Hammamet, le poisson vaut de l’or !

Pas plus loin et à quelques dizaines de mètres du fort d’Hammamet, un pêcheur qui est rentré bredouille sur sa petite embarcation tirant sur le quai deux filets pleins d’algues et même des cannettes de boissons ou des sachets en plastique mais sans aucune capture. Un autre arrive avec une caisse pleine de poissons bleus. Il expose des pièces de différentes espèces à une clientèle d’emblée échaudée par leurs tarifs. Le poisson vient allonger déjà la très longue liste des produits alimentaires que le commun des mortels a banni de sa table. Tout le monde s’accorde à l’admettre, le poisson est tellement cher que très peu de personnes se hasardent à faire leurs emplettes au niveau de la plage d’Hammamet. (M.S)

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