TUNIS – UNIVERSNEWS (CHRONIQUE) – Les messages politiques n’étaient pas absents de la cérémonie de recueillement présidée par Kaïs Saïed, à la mémoire des martyrs des événements du 9 avril 1938, organisée ce matin au Mémorial des Martyrs de Sijoumi. La célébration s’est caractérisée par sa brièveté et la satisfaction du minimum, compte-tenu du nombre limité des invités, dans une cérémonie dominée par le caractère protocolaire régissant des occasions similaires. Cela n’a pas toutefois empêché l’émergence de messages à caractère politique.
Le premier message est représenté par l’affirmation de Kais Saïed, lors des propos qu’il a échangés avec certains participants, que la Tunisie « va gagner ». Il a été fidèle en cela à son style de communication, basé sur le rappel continu que la Tunisie mène une « bataille de libération nationale ».
Le deuxième message est représenté par l’absence du chef du gouvernement, Ahmed Hachani et du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Brahim Bouderbala. Une absence notable, car le Premier ministre et le président de l’ARP ne se sont jamais « absentés » de la commémoration des martyrs depuis l’indépendance. Pourtant, dans pareils cas et pareilles commémorations, l’absence du président de l’Assemblée ne peut pas ne pas être remarquée, dans un événement évoquant la lutte du peuple tunisien depuis avril 1938 pour un «parlement tunisien». Les interprétations se sont multipliées et certains sont même allés à considérer que Kais Saïed voulait exprimer son « mécontentement » à l’égard du parlement actuel, considéré comme l’un des fruits de la Constitution de juillet 2022.
Pire encore, d’autres versions affirment que «le courant ne passe pas bien» ou, tout simplement, qu’il est coupé On peut plutôt considérer qu’il est coupé depuis des mois entre Kais Saïed et Brahim Bouderbala, et « l’absence » de ce dernier pourrait être un message aux « partisans du 25 juillet » au sein de l’Assemblée pour avancer sur la voie du retrait de la confiance à Bouderbala.
L’absence d’Ahmed Hachani, pour sa part, n’est pas non plus sans exprimer le mécontentement de Kais Saïed à l’égard de la performance du gouvernement, qui n’a pas réussi à trouver des solutions à bon nombre des problèmes qui le préoccupent, notamment le plus important qui est celui de «purger» l’administration » de ceux qui avaient été recrutés avec des faux diplômes universitaires et des « nominations selon l’allégeance ».