- Un apport riche et considérable à la formation et à la propagation du savoir
- Elle ne badine pas avec le respect des libertés et des droits de l’Homme
Après la révolution, la Tunisie a connu un grand chaos au niveau législatif. Plusieurs experts ont essayé, grâce à leurs compétences d’aider à l’élaboration de la constitution tunisienne et de plancher en profondeur sur sa mise en œuvre ainsi que les différentes options de réforme du système politique tunisien pour l’accomplissement des premiers pas sur la voie de la démocratie.
Parmi les femmes tunisiennes ayant marqué de leurs empreintes l’univers constitutionnel et la transition démocratique, on citera Salwa Hamrouni, professeure agrégée en droit public à l’Université de Carthage affectée à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis
Entre l’enseignement et la vie associative et politique, Salwa Hamrouni a excellé et a pu réaliser un grand succès qui lui a permis d’être une femme remarquable dans son domaine.
Son engagement pour la transition démocratique, le respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit est sans faille. Plusieurs conférences ont été données dans ce sens depuis plusieurs années.
Elle a enseigné le droit international de 1997 à 2008, date à laquelle elle a terminé sa thèse sur le droit international de la bioéthique publiée à Paris suite à une recommandation du jury.
Conférencière auprès de plusieurs institutions nationales et internationales, a donné des conférences dans plusieurs universités étrangères (Montréal, Londres, Madrid, Marrakech, Constantine, Beyrouth…) à l’UNESCO et auprès de plusieurs ONG.
Elle est également experte en matière de droit de l’homme, de droit constitutionnel et sur les questions genre auprès de plusieurs organisations internationales dont le PNUD, le Conseil de l’Europe, l’Unesco, IDEA, DCAF…
La professeure Hamrouni està la tête de l’Association tunisienne de droit constitutionnel, depuis 2020, devenant, ainsi, la cinquième présidente depuis la constitution de l’Association en 1981.
Cette association n’a cessé de jouer un rôle de premier plan, avant 2011 et notamment depuis lors. D’ailleurs, elle a apporté une contribution précieuse pour parvenir à une version améliorée de la nouvelle constitution de 2014
Avant même de présider l’association, Salwa Hamrouni a contribué avec plusieurs de ses à la lecture critique des différents projets de constitution préparés par l’Assemblée nationale constitutionnelle tunisienne.
Salwa Hamrouni a plusieurs casquettes ou statuts, en même temps. En effet, elle est co-directrice du Mastère droits humains et droit humanitaire à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, elle était membre du conseil scientifique de la même faculté, membre du comité d’éthique de la recherche de l’institut Pasteur de Tunis.
Elle avait été cooptée membre de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité créée par le président de la République, feu Béji Caïd Essebsi. Le 13 août 2018 elle a été décorée Officier de l’ordre de la République par le président de la République.
De plus, elle a été membre du comité de rédaction du projet de la loi relative à la Cour constitutionnelle et consultante en matière de droits humains auprès de plusieurs organisations nationales et internationales.
Hamrouni est une femme de forte personnalité qui s’est illustrée dans la vie politique en exprimant, haut et fort, ses opinions et positions à propos ce qui se passe en Tunisie.Elle s’est également exprimée lors de l’élaboration de la constitution et tout au long des dernières années sur les dérives islamistes en rapport avec l’Etat civil et l’Etat de droit comme elle s’exprime aujourd’hui en rapport avec les décisions du 25 juillet.
Elle a déjà commencé sa carrière universitaire par un mémoire sur « L’ONU et la démocratie », avant d’être l’auteure d’une thèse sur la bioéthique et le droit international.
Outre le cours sur les droits de l’Homme que Salwa Hamrouni donne depuis 2008, elle a été formatrice à l’UNESCO pour l’apprentissage de la démocratie et des droits de l’homme pour les jeunes en Tunisie et au Forum des Fédérations pour l’approche genre dans la mise en œuvre de la décentralisation en Tunisie.
Elle a, en outre, enseigné à l’institut des études diplomatiques (au sein du ministère des Affaires étrangères et à l’académie militaire (Ministère de la Défense).
Son expérience internationale est essentiellement liée à la question des droits des femmes. En effet, avec le succès de l’expérience tunisienne et surtout avec la constitutionnalisation des droits des femmes, elle a eu l’occasion de partager cette expérience avec d’autres pays.
A ce titre, elle a été sollicité comme experte pour accompagnera les femmes libyennes, syriennes et yéménites afin d’intégrer les dispositions relatives aux droits des femmes dans les différents projets de constitution
Salwa Hamrouni a des écrits riches et variés. «Le droit international à l’épreuve de la bioéthique(Paris : 2009), « Les valeurs fondatrices de la deuxième république dans la constitution tunisienne »(PNUD,2016), « L’orientation sexuelle en droit international (Tunis, 2017), « La transition démocratique en Tunisie entre la légalité et la légitimité »(Madrid, 2017),« La liberté d’expression sur Internet » (Beyrouth 2018), « L’internationalisation des constitutions », (Tunis CPU, 2018) et « Chronique de la jurisprudence constitutionnelle 2017 (2018) sont quelques titres de ses publications relatives aux droits humains, au droit constitutionnel et au droit international.
Elle vient récemment de publier un ouvrage sur l’application de l’article 49 de la constitution par le juge constitutionnel (IDEA 2021)
A noter que Salwa Hamrouni, née en 1971 à Soliman, a obtenu sa maîtrise en droit de la faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis, en 1994, puis après 2 ans, elle a pu obtenir le diplôme des études approfondies en droit public de la même faculté.
En 1997, elle a intégré l’enseignement supérieur en tant qu’assistante admise majore de sa promotion au niveau national.
Mervet Chaktmi