TUNIS – UN/Agences – Khartoum est assiégée par ses forces armées. Depuis samedi 15 avril, les affrontements pour le contrôle de la capitale n’ont cessé de faire trembler les murs et les fenêtres. L’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », continuent de s’entredéchirer pour le pouvoir, au milieu des civils.
La situation est incertaine, sans qu’il soit possible de déterminer le véritable rapport de forces dans les rues. Les deux généraux continuent d’ignorer les multiples appels au cessez-le-feu venant des Nations unies, de l’Union africaine, de Washington, de Londres mais aussi du Caire. Alors que les forces rivales ont dépêché des renforts supplémentaires à Khartoum, le conflit s’enlise. Pendant ce temps, la situation humanitaire dans la capitale se dégrade de jour en jour, selon le journal Le Monde.
« On se rationne »
Sept millions de personnes sont otages des combats. Les ponts qui enjambent le Nil sont fermés. Abandonnant leur maison à la hâte, de nombreux habitants du centre-ville ont fait leurs valises et tenté de rejoindre des proches dans des quartiers plus calmes. Un exode lent, au compte-gouttes, qui exige de faire des détours, zigzaguer entre les groupes de miliciens dispersés dans tous les quartiers. Certains de ces « déplacés urbains » portent un balluchon sur la tête, marchant à découvert au bord des routes ensablées, bravant les échanges de tirs et s’exposant aux balles perdues. D’autres sont toujours coincés au cœur d’une zone de guerre, comme cette soixantaine d’étudiants de l’université de Khartoum et leurs professeurs, réfugiés dans la bibliothèque.