Tunis – UNIVERSNEWS (SEF) – Israël n’a pas perdu de temps, après la chute de Bachar Al-Assad, pour placer ses pions en Syrie. Au cours des derniers jours, l’entité sioniste a bombardé à répétition le territoire syrien, menant plus de 350 frappes contre les installations militaires de Damas.
Des avions de combat et des drones israéliens ont pilonné des bases aériennes, des dépôts d’armes et de munitions ainsi que des usines de production d’armes, notamment des armes chimiques, dans plusieurs régions du pays. De nombreux navires de guerre ont également été coulés. Ils ont démoli tout ce qu’ils pouvaient démolir, dit Didier Leroy, chercheur à l’École royale militaire de Belgique.
Les autorités israéliennes ont allégué avoir ordonné ces attaques de façon préventive, pour éviter que les armes ne tombent entre de mauvaises mains.
Il faut se rappeler qui sont ces rebelles [qui ont pris le pouvoir en Syrie], souligne Kobi Michael, chercheur principal à l’Institut d’études sur la sécurité nationale, à Tel-Aviv. Ils appartiennent à des branches du groupe armé État islamique et des Frères musulmans, qui veulent éliminer l’État d’Israël.
Le chef militaire de HTC, Ahmed Al-Charaa [aussi connu sous son nom de guerre Abou Mohammed Al-Joulani], a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux attaques militaires israéliennes, qu’il a qualifiées d’injustes. Il a également assuré, en entrevue avec des médias occidentaux, que la Syrie ne constituerait pas une base pour des problèmes régionaux ou internationaux.
Les bombardements israéliens sont très difficiles à justifier au regard du droit international, précise Fannie Lafontaine, professeure de droit international à l’Université Laval.
La Charte des Nations unies interdit à un État de recourir à la force contre un autre à moins d’avoir reçu l’autorisation du Conseil de sécurité ou d’employer la légitime défense pour réagir, de façon temporaire, à une agression visant son territoire, souligne-t-elle.
Les forces armées sionistes ne s’en cachent pas : leur prochaine cible, c’est l’Iran. Selon ce que rapportait The Times of Israël le12 décembre, elles se préparent à frapper les installations nucléaires iraniennes.
Après avoir anéanti les défenses syriennes, l’armée de l’air israélienne a la supériorité totale dans la région. Cela fournit une fenêtre d’opportunité, presque une autoroute sans obstacle vers l’Iran, souligne Didier Leroy.
Une situation qu’Israël n’a pas cherchée et qui est le résultat direct des attaques du 7 octobre, remarque Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), à Toulon.
L’objectif israélien était plutôt d’élargir et d’approfondir les accords d’Abraham, afin de normaliser les relations avec ses voisins arabes. Les attaques du Hamas ont changé la donne. Israël s’est senti isolé et vulnérable face à la menace existentielle que représente pour lui l’Iran. Les deux attaques iraniennes avec des missiles balistiques, susceptibles de porter des charges nucléaires, ont particulièrement secoué Israël, estime M. Ausseur.