
Tawfik Bourgou
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Une quasi mafia agit sans aucun contrôle et constitue un prolongement étranger au sein du régalien et dans la société tunisienne
Presque 30 000 associations dénombrées par la Cour des Comptes dont 99% sont financées sur fonds douteux, non traçables depuis l’étranger
Le Décret n°88 du 24 septembre 2011 instituant le régime de la simple déclaration et le système du contrôle à posteriori a ouvert les portes à toutes les ingérences
De l’humanitaire, des associations ont glissé vers la création d’une entité à objectif politique celui de l’implantation massive de populations illégalement arrivée en Tunisie.
TUNIS – UNIVERSNEWS C’est la lecture du rapport de la Cour des Comptes tunisienne qui a inspiré cette tribune notamment les pages 481 à 520 que tout un chacun peut télécharger et lire à sa guise. C’est une nébuleuse lucrative pour celles et ceux qui la dirigent, une quasi mafia qui agit sans aucun contrôle et qui constitue un prolongement étranger au sein du régalien et dans la société tunisienne. Tous les domaines ont été investis et colonisés : du régalien au récréatif, du partisan au culturel en passant au cultuel. Presque 30 000 associations dénombrées par la Cour des Comptes, toutes sauf de rares exceptions sont financées par des Tunisiens moins de 1%, mais 99% sont financées sur fonds douteux, non traçables depuis l’étranger.
L’associatif en Tunisie après 2011 enjambe l’Etat et toutes les structures de contrôle. Le rapport de la Cour des Compte ne dit pas plus que cela. Mais ce que le rapport souligne est d’une extrême gravité sur le plan de la sécurité nationale tunisienne. Aucun pays au monde n’a consenti autant à des acteurs étrangers, à des officines de renseignement certainement via des ONG, d’agir directement et avec une telle impunité et en l’absence de tout contrôle.
Un texte a ouvert la boite de Pandore, le Décret n°88 du 24 septembre 2011 instituant le régime de la simple déclaration et le système du contrôle à posteriori qui a ouvert les portes à toutes les intrusions et toutes les ingérences. En toute gravité nous disons que n’importe quel pays, n’importe quel service de renseignement pouvait sous le règne de ce décret créer en Tunisie n’importe quel type d’association. Ce qui fut fait. La date elle-même n’est pas anodine. A quelques semaines des élections en vue de la constituante d’octobre 2011.

Jalons historiques
L’implantation d’ONG et autres associations étrangères en Tunisie s’est faite à une très grande vitesse, dès le démantèlement de la première république tunisienne en février – mars 2011. La rapidité d’implantation de ces structures a de quoi surprendre. En effet, dès janvier 2011, alors que le pays n’était pas en mesure de reprendre le cours de sa vie normale, une nuée d’associations, d’ONG s’est abattue sur la Tunisie, trahissant d’ailleurs un pré-positionnement, une sorte d’attente de l’occasion afin de s’implanter dans un pays qui, antérieurement, ne présentait pas un intérêt majeur pour ces structures.
Elles sont arrivées dans le champ politique d’abord, dans le champ social ensuite pour s’approprier l’espace laissé vacant par l’Etat démantelé de façon chaotique, désordonnée et idéologique et dogmatique par les deux « Kasbah ».
Au bout de douze ans, on peut commencer à dresser le bilan désastreux des associations et ONG sur fonds étrangers implantées en Tunisie qui sont un des principaux vecteurs de la destruction de l’Etat tunisien et de la société tunisienne, voire même une menace majeure pour la sécurité nationale tunisienne et pour la pérennité de la Tunisie en tant que société homogène.
Les citoyens tunisiens ont découvert leurs actions récemment au moment des tentatives étrangères d’implantation massive de subsahariens en Tunisie. Ces associations et autres ONG sont alors apparues comme les vecteurs d’une « repopulation » de la Tunisie, voire d’une substitution de populations. En réalité, nombre d’associations tunisiennes financées sur fonds étrangers, nombre d’ONG ont commencé un travail de démantèlement de l’Etat et de la sécurité de l’Etat presque dès la fin des événements de 2011.
Le rapport de la Cour des Comptes est à ce titre assez éloquent, nul besoin de le décrire, il suffit de le lire. Mais il vient corroborer nos conclusions. Celles-ci nous amènent à regrouper les ONG et les associations en trois nébuleuses qui ont eu (ont) pour certaines le type de société, l’Etat, la république en ligne de mire.
Trois nébuleuses à l’assaut d’un Etat, d’un pays et d’une société.
Historiquement, au cours de ces douze dernières années on a noté l’implantation de trois nébuleuses associatives et d’ONG en Tunisie sur fonds uniquement étrangers. En effet, le tissu associatif tunisien ne fonctionne que sur fonds extérieur, sans aucun contrôle de l’Etat. Ces associations sont devenues au bout de quelques années des entreprises lucratives, certaines quasi-mafieuses qui ne prospèrent que sur la destruction et la déliquescence de l’Etat.
La première nébuleuse est celle du culturel qui cache surtout le religieux et le prosélytisme, c’est celle du financement qatari, qui est en lien avec la levée des 9000 djihadistes tunisiens, parti commettre des crimes de guerre en Syrie. Les Tunisiens ont vu une partie de cette nébuleuse illustrée par le centre d’Al Karadhawi, un Etat dans l’Etat.
La seconde nébuleuse est celle agissant dans le démantèlement et la balkanisation de la sécurité de l’Etat en ont reportant les fonctions essentielles, comme le contrôle des frontières, sur des associations et autres ONG financées sur fonds occidentaux. Elles agissent sous le couvert du contrôle démocratique de l’Etat et de ses démembrements, mais en réalité elles se sont substituées à l’Etat dans certains domaines régaliens.
Elles pénétré le délibératif, y compris pendant la rédaction de la constitution de 2014, qui rappelonsle a été rédigé sous supervision étrangère, sous couvert de conseil et en lien avec des chancelleries étrangères.
La troisième nébuleuse, qu’on appellera la « nébuleuse implantatoire », c’est celle qui agit dans le sillage des mafias de l’importation massive de populations subsahariennes en Tunisie dans le cadre d’une logique de repeuplement étranger du pays. Antérieurement, cette nébuleuse, agissait dans le sillage de la destruction de la Libye.
Le vide libyen va accélérer l’arrivée massive de ces populations en Tunisie. Celles-ci au mépris des lois tunisiennes ont créé des structures parallèles à l’Etat, des associations cultuelles, des radios, des télévisions, une sorte d’Etat parallèle sous forme associative, sans qu’aucune de ses structures ne soit connue de l’Etat tunisien. Elles reçoivent des aides financières étrangères directement, en dehors de tout contrôle et agissent toujours avec la complaisance de certaines associations tunisiennes, elles aussi financées sur fonds européens.
De l’humanitaire, ces associations ont glissé vers la création d’une entité à objectif politique celui de l’implantation massive de populations illégalement arrivée en Tunisie.
Ces trois nébuleuses ont des noms, des adresses, des chefs de file et des financeurs, ce sera l’objet de la seconde partie. Elle aura pour objectif de révéler les différentes ramifications qui renseignent sur le danger pour la pérennité du pays.
La rengaine? Sfax, Kef, Kasserine, Bhar Lazreg, Ezzahra, Boukornine…la litanie des villes est longue. Jetez un coup d’oeil sur les recommandations du HCR et de l’OIM en Tunisie. Rengaine ? Essayez d’avoir un chiffre des entrées clandestines par jour à hauteur de Sbeitla. Venez visiter Chebba.
L’auteur a raison de l’écrire.
Que fait l’Algérie avec nous dans cette affaire. Les associations étrangères ont démoli le pays. Il a raison. Il n’a pas dit que les associations doivent être interdites, il a juste commenté la cour des comptes.
Dénoncer l’ingérence étrangère via les associations et les ONG est à saluer. Mais en faire un alibi pour attaquer la liberté d’association est grave. Le problème, ce n’est pas la liberté, c’est le manque de contrôle, surtout quand il est voulu.
Et la rengaine de la colonisation de la Tunisie par les subsahariens et la théorie du complot, vous n’en avez pas marre?