TUNIS – UNIVERSNEWS (Santé) – Les enfants en difficulté d’apprentissage ont besoin d’une éducation, d’une prise en charge et d’un enseignement différent pour qu’ils puissent renforcer leurs compétences. Par conséquent, plus tôt les difficultés sont identifiées, meilleurs sont les effets. Ces troubles commencent généralement à apparaître dès le début du primaire où l’élève apprend à lire et à écrire. Et ce sont souvent les enseignants qui alertent les parents quant aux problèmes que rencontre leur enfant. Malheureusement, ces derniers ne sont pas suffisamment sensibilisés pour comprendre cette catégorie d’élèves et continuent de les traiter d’enfants paresseux qui refusent de travailler alors qu’en réalité ils ont besoin d’aide et d’une prise en charge pluridisciplinaire.
Les troubles d’apprentissage sont devenus très fréquents ces dernières années. Souvent difficiles à détecter au début, surtout par les parents, ces troubles ne sont généralement pas liés à une déficience intellectuelle. Cela dit, ils peuvent empêcher ou perturber l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement des informations reçues essentiellement à l’école.Il existe plusieurs types de troubles d’apprentissage qui se manifestent sous différentes formes. Les plus connues sont la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dyspraxie et le trouble déficitaire de l’attention. Dans cet aspect, l’enseignant a l’obligation d’observer la difficulté rencontrée par l’élève dans le processus d’enseignement-apprentissage et d’éviter les stéréotypes anticipés.
L’enseignant a le devoir d’identifier les difficultés présentées par l’élève en classe et, en cas de suspicion de troubles des apprentissages, a l’obligation d’informer les parents et l’école afin que l’un et l’autre puissent prendre les mesures nécessaires à la réussite scolaire de l’enfant. L’enseignant en classe doit être conscient des difficultés de lecture et d’écriture de ses élèves, en vérifiant quels problèmes l’enfant présente et combien. Ainsi, si certains symptômes sont reconnus, il appartient aux enseignants d’évaluer l’enfant et, le cas échéant, de recommander aux parents de référer l’enfant à des spécialistes.
Une bonne formation des enseignants s’impose
Les enseignants ne disposent pas des outils nécessaires pour accompagner ces enfants. Ces troubles d’apprentissage sont rarement pris en considération dans les écoles. Il est important d’œuvrer davantage pour la sensibilisation des équipes pédagogiques. En effet, la formation des enseignants est la solution qui leur permettra de mieux comprendre les enfants qui souffrent de ces troubles et les aider ainsi à poursuivre leur scolarité normalement évitant ainsi le décrochage scolaire.
Le premier facteur important est le diagnostic précoce. En effet, plus le trouble est détecté à un âge jeune, plus l’enfant a le temps de bénéficier d’une prise en charge adaptée ceci lui permet d’activer sa plasticité cérébrale et de trouver ses propres moyens de contournement. Safa Latiri, psychologue, estime que « le nombre d’enfants souffrant de troubles d’apprentissage est de plus en plus important ces dernières années. Ces troubles peuvent prendre la forme d’une baisse de motivation ou de problèmes de concentration ou encore des difficultés à s’adapter aux exigences scolaires. Et là il faudrait mettre en place un plan d’accompagnement personnalisé et spécifique à chaque trouble qui va accompagner l’enfant pendant toute sa scolarité, ceci lui permet de se concentrer sur ses forces, de gagner en confiance et d’assouplir les domaines où il se sent moins performant.
L’enseignant peut élaborer des programmes individualisés, adopter des mesures pédagogiques particulières et mettre en place des mesures spécifiques en fonction de troubles et au cas par cas afin d’aider à l’insertion de l’enfant. Les auxiliaires de vie scolaire jouent aussi un rôle de facilitateur et contribuent énormément à l’intégration de ces enfants à l’école. Malheureusement certains enfants ne peuvent pas intégrer l’école ordinaire à cause de la gravité de leur trouble et devraient être orientés vers les centres d’éducation spécialisé pour une prise en charge plus adéquate à leurs besoins. Il est alors indispensable d’impliquer les parents tout au long du processus. Leurs observations sont primordiales pour le repérage et ils occupent une place centrale dans la prise en charge précoce de l’enfant ainsi l’amélioration des symptômes dépend en partie de leur degré d’engagement dans tout au long du parcours de soins».
M.S.