
Tunisian Foreign Bank: une Nième augmentation de capital… pour un gouffre sans fonds??!!!
- Blâme, pertes et compte à rebours d’un redressement incertain !!!
- Combien de fois encore les actionnaires devront-ils recapitaliser une banque qui refuse de se transformer ?
- Injecter des fonds n’a jamais suffi à redresser une institution malade de ses habitudes !!!
- Cette nouvelle bouée de sauvetage a-t-elle encore un sens sans plan de redressement crédible ?
- TF Bank n’a plus le droit à l’erreur… STB, BH Bank et l’État tunisien : les pompiers du système !?!
- Entre redressement et retrait, l’avenir de la seule banque tunisienne sous pavillon français se joue maintenant !!!
Tunis, UNIVERSNEWS (Finances) – Encore une !?!. C’est la Nième augmentation de capital en dix ans pour la Tunisian Foreign Bank (TFB), cette discrète mais stratégique banque, à bout de souffle.
Sous pression directe du régulateur français, et frappée en octobre 2024 d’un blâme sévère assorti d’une amende de 1,7 Million d’euros, la TFB tente une fois de plus de sauver son agrément… et sa raison d’être.
L’urgence est là : injecter 11 Millions d’euros, soit l’équivalent d’environ 37 Millions de dinars tunisiens, pour maintenir les ratios réglementaires, éviter le retrait d’agrément, et calmer l’ACPR.
Mais derrière cette opération se cache une question qui dérange : combien de fois encore les actionnaires devront-ils recapitaliser une banque qui refuse de se transformer ?
Face à une gouvernance défaillante, des pertes structurelles et des exigences réglementaires de plus en plus strictes, cette nouvelle bouée de sauvetage a-t-elle encore un sens sans plan de redressement crédible ? Ou ne fait-elle que prolonger l’agonie ?
Longtemps présentée comme un pont financier entre la Tunisie et sa diaspora, la TF Bank est aujourd’hui à la croisée des chemins. Blâmée par le régulateur français et affaiblie par des pertes chroniques, elle n’a d’autre choix que de se réinventer. L’augmentation de capital décidée en 2023 marque peut-être sa dernière chance d’éviter la rupture.
Sous pression de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), TF Bank lutte pour sa survie. Minée par des déficits structurels et une gouvernance fragilisée, la banque engage une augmentation de capital d’urgence. Une manœuvre vitale pour ne pas perdre son agrément en France.
Quand multiplier les apports ne suffit plus
Une Nième augmentation de capital peut devenir un pansement sur une plaie profonde si elle n’est pas assortie de transformations structurelles strictes. Dans d’autres contextes, les juges ou les régulateurs l’ont rappelé :
- En France, les décisions de l’ACPR ou du Conseil d’État insistent sur la conditionnalité des soutiens publics : l’injection de fonds doit être liée à des engagements de performance, des plans de gouvernance et des indicateurs de résultat.
- Des jurisprudences nationales ont sanctionné des recapitalisations trop laxistes, qui ont conduit à l’inefficience et à l’appel permanent aux fonds publics.
Dès lors, plusieurs interrogations se posent :
- Cette Nième augmentation de capital servira-t-elle de véritable levier de redressement, ou simplement de mesure d’urgence ?
- Des clauses de sortie ou des pénalités seront‑elles prévues si les objectifs ne sont pas atteints ?
- La gouvernance sera‑t-elle renouvelée avec une direction indépendante et des contrôles renforcés ?
- Comment garantir un suivi rigoureux du plan de redressement par des tiers (auditeurs, régulateurs) ?
- Que devient la crédibilité de la banque auprès des clients, des marchés et des autorités ?
- Si l’augmentation échoue, quelles sont les alternatives ? Un retrait d’agrément ? Une fusion forcée ?
Les plaies ouvertes d’une banque en crise
- Des pertes structurelles :
TF Bank affiche un historique de déficits persistants, comblés à chaque fois par des injections de capitaux de ses actionnaires. Ce modèle repose sur une logique de soutien répétitif plutôt que sur un redressement durable.
- Une gouvernance fragilisée :
Les critiques du régulateur portent sur l’absence d’un cadre clair de contrôle des risques, des politiques de rémunération non alignées avec les résultats, et un pilotage des crédits sans revue formalisée – tout cela affaiblit la robustesse du modèle bancaire.
- Un agrément menacé :
La sanction de l’ACPR n’est pas symbolique : si la banque ne parvient pas à se conformer sous contrôle serré, l’agrément pourrait être retiré, y compris en France, ce qui mettrait en péril ses opérations transfrontalières et les services rendus à la diaspora tunisienne.
Pour rappel : le 9 octobre 2024, l’ACPR a infligé à la Tunisian Foreign Bank un blâme et une amende de 1,7 Million d’euros pour des manquements graves à la gestion des risques et au contrôle interne. Ces défaillances, déjà constatées en 2011, persistent malgré les alertes.
La banque, maintenue à flot par ses actionnaires, risque désormais de perdre son agrément en France. Une sanction qui compromettrait son avenir et ses services à la diaspora tunisienne.
Les pompiers du sauvetage : STB, BH Bank et l’État
TF Bank n’est pas une structure indépendante : elle est majoritairement détenue par la STB, la BH Bank et l’État tunisien. Face à l’urgence, ces acteurs publics semblent être les seuls à pouvoir injecter les fonds nécessaires à la restructuration.
Le CAREP (Comité d’Assainissement et de Restructuration des Participations Publiques) avait décidé une énième augmentation du capital de la Tunisian Foreign Bank (TF Bank).
Selon des informations en circulation, une augmentation de capital de l’ordre de 11 à 12 Millions d’euros serait envisagée, 37 Millions de dinars tunisiens, répartis entre la STB et la BH Bank.
Mais plusieurs zones d’ombre persistent :
- Qui prendra la charge de la totalité de l’apport ?
- Sous quelles conditions ?
- Y aura‑t-il des contreparties fortes : restructuration de la dette interne, rationalisation des coûts, remplacement des dirigeants ?
- Comment restaurer la confiance du régulateur français ?
Réformes demandées : gouvernance, risques, transparence
Ce que l’ACPR “Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution” impose désormais à TFBank ne tient pas seulement à l’argent :
- Un système de contrôle interne robuste ;
- Une politique claire de gestion des risques, avec un cadre d’appétence formalisé et des processus de suivi des dossiers de crédit ;
- Une politique de rémunération stricte, alignée avec la performance et les exigences réglementaires ;
- Des procédures fiables pour le calcul des ratios de solvabilité, essentiels pour prouver la solidité financière.
Sans ces réformes, même une injection de capital ne suffirait pas à apaiser les inquiétudes.
Scénarios du futur : redressement ou retrait ?

Le temps de vérité
Injecter des fonds n’a jamais suffi à redresser une institution malade de ses habitudes.
Cette nouvelle augmentation de capital pourrait bien n’être que la dernière danse d’un modèle à bout de souffle, si elle n’est pas accompagnée d’un vrai électrochoc : refonte de la gouvernance, rigueur dans la gestion des risques, indépendance du pilotage stratégique.
La TFB est à un point de bascule. Si cette Nième recapitalisation ne débouche pas sur une refondation en profondeur, la prochaine décision de l’ACPR pourrait ne plus être un blâme, mais un retrait d’agrément pur et simple.
Et cette fois, ni les millions injectés, ni les promesses de plans de redressement ne suffiront.