Tunisie-Algérie: Voisinage toxique…??!!!

Tunis, UNIVERSNEWS (Politique) – Subir un voisinage toxique n’est pas une bonne chose… car, il y a le danger que guette, concernant un paternalisme qui prend des allures de tentatives de vassalisation… Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne manque pas une occasion, pour parler de la Tunisie d’une manière qui frise l’immixtion dans les affaires intérieures du pays. C’est le cas, actuellement, avec Tebboune qui est passe de l’étapé de la prétention de chercher à «empêcher l’effondrement de l’État tunisien » à celle de déclarer refuser «toute ingérence dans ses affaires intérieures»… un changement de position remarquable dans ces positions mutantes du président algérien.

Lors de sa rencontre régulière avec la presse de son pays, le président algérien a tenu à souligner que l’Algérie n’interfère pas dans les affaires intérieures de la Tunisie, soulignant que la Tunisie avait été la première à soutenir l’Algérie.

Les propos d’Abdelmadjid Tebboune ne peuvent être considérés comme « spontanés » ou « passagers », d’autant plus que la « rencontre périodique avec les médias locaux » n’est qu’une occasion soigneusement préparée pour le président pour dire ce qu’il a à dire, plutôt que de répondre aux questions des journalistes. De plus, la récente apparition du président algérien ne peut être dissociée de sa situation actuelle et des pressions internes et externes auxquelles il est confronté, tant sur le plan personnel que sur celui du régime algérien.

Il est important de rappeler que les relations entre la Tunisie et l’Algérie sont devenues, ces deux dernières années en particulier, une source de controverses et de réserves aux niveaux international et régional, et même au sein de l’Algérie elle-même et dans les cercles entourant le régime algérien. Ces réserves ont été alimentées par des faits, notamment « l’imposition » de la présence du représentant du Polisario au sommet « TICAD » accueilli par la Tunisie en juillet 2023, la présence algérienne remarquable en Tunisie dans plusieurs domaines, et aussi « l’identité » des positions de la Tunisie et de l’Algérie sur un certain nombre de dossiers, notamment les déclarations et les actions d’Abdelmadjid Tebboune, dans lesquels il a tenu à souligner les efforts qu’il dit avoir engagées pour « empêcher l’effondrement de l’État tunisien ».

Il est clair que le « revirement verbal » du président algérien véhicule des messages codés que les acteurs concernés s’efforceront de déchiffrer, mais il sera difficile de convaincre même ceux qui suivent de près la position du régime algérien sur la Tunisie. En effet, « les bienfaits de la Tunisie avaient précédé », comme l’a souligné Abdelmadjid Tebboune, notamment lors de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français. De larges franges de la population algérienne demeurent reconnaissantes pour ce qui avait été fait par les Tunisiens, mais l’« appareil algérien » n’a jamais envisagé la question sous cet angle. Il s’est plutôt attaché à promouvoir le discours de la « supériorité » algérienne sur la Tunisie et à s’ingérer négativement dans les affaires tunisiennes. Il suffit de mentionner ici le rôle de l’Algérie dans l’attaque des milices contre Gafsa en 1981, une attaque qui avait mis l’État tunisien en grand danger.

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