TUNIS – UNIVERSNEWS – Moins d’une semaine après la visite de l’envoyé spécial de l’émir de cet Etat du Golfe, en Tunisie, porteur d’un message oral au président de la République Kaïs Saïed, et celle du Premier ministre qatari et ministre de l’Intérieur, Cheikh Khalid bin Khalifa bin Abdelaziz al-Thani, voilà qu’une délégation tunisienne se rend à Doha.
Cette délégation comporte la directrice générale de la dette publique et de la coopération internationale au ministère des Finances, Kaouther Babia, et le directeur général de la gestion des ressources à la Banque centrale de Tunisie (BCT), et leur séjour au Qatar va durer du 4 au 8 mars 2023, ce qui implique que leur mission est très importante.
Tous les indicateurs font penser que cette visite est, inéluctablement, en relation avec la situation difficile des finances publiques en Tunisie et on s’interroge si Doha serait capable de « sauver » le pays qui doit faire des concessions, avant la signature de l’accord de prêt avec le Fonds monétaire international (FMI).
L’autre revers de la médaille concerne les « tentatives de sauvetage » du Qatar de la direction d’Ennahdha et, particulièrement, son président Rached Ghannouchi, avec les dossiers ouverts et les enquêtes engagées contre eux, notamment pour conspiration contre la sécurité de l’Etat, de blanchiment d’argent, l’envoi de jihadistes dans les zones de tension et autres méfaits.
Certains analystes se demandent si Doha ne cherche pas à établir un marché, pour permettre à Ghannouchi de quitter le pays, lui qui est interdit de voyage, en contrepartie de la réactivation de certains projets et d’une aide consistante du Qatar, pour décongestionner un tant soit peu la situation financière en Tunisie.
De nombreuses interrogations légitimes et les prochains jours nous donneront plus d’éclaircissements et de visibilité.