
- Un PNB en baisse et des charges en nette augmentation et coefficient d’exploitation en dégradation continue
- L’heure est venue pour l’UIB de repenser son modèle de performance face à une concurrence bancaire plus agressive et à une réglementation plus exigeante
- Le déséquilibre entre charges et revenus, aggravé par un environnement concurrentiel, interpelle sur la capacité de la banque à restaurer ses marges
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – L’Union Internationale de Banques (UIB) a publié ses indicateurs d’activité au 30 juin 2025. Si la banque maintient une certaine stabilité en matière de collecte de dépôts, elle subit une dégradation de sa rentabilité opérationnelle, marquée par un recul du produit net bancaire (PNB) et une hausse significative de ses charges.
- Des revenus globalement stables, mais une marge d’intérêt en recul
Les produits d’exploitation bancaire s’élèvent à 454,8 millions de dinars, en légère hausse de +0,6 % par rapport à la même période en 2024. Mais cette progression masque des dynamiques préoccupantes :
- La marge d’intérêt, indicateur clé de la performance bancaire, recule de -8,2 %, à 142,2 MD, ce qui reflète une pression sur la rentabilité des crédits dans un contexte de concurrence accrue et de taux élevés.
- Seuls les revenus de portefeuille titres (+8,2 %) et les commissions nettes (+2,1 %) permettent de maintenir le cap sur les revenus globaux.
- Un PNB en baisse et des charges en nette augmentation
Le Produit Net Bancaire s’établit à 258,9 MD, en repli de -3 % par rapport à juin 2024. Cette baisse, conjuguée à une explosion des charges opératoires (+8,2 %), réduit sensiblement le résultat d’exploitation :
- Les frais de personnel augmentent de +8,4 %, atteignant 107,4 MD, soit plus de 73 % des charges opératoires totales.
- Le résultat brut d’exploitation chute de -14,8 %, pour se fixer à 112,6 MD, contre 132,1 MD un an plus tôt.
- Coefficient d’exploitation en dégradation continue
Le coefficient d’exploitation, indicateur d’efficience, s’est fortement dégradé à 56,6 %, contre 50,8 % à fin juin 2024. Cela signifie qu’il faut désormais dépenser plus de 56 centimes pour générer un dinar de revenu bancaire net, un niveau jugé préoccupant dans un secteur où l’optimisation des charges est devenue cruciale.
- Crédit en repli, dépôts en progression
- L’encours des crédits baisse de -2,6 %, à 6 340 MD, soit un retrait de près de 169 MD. Ce recul peut être interprété comme une prudence dans l’octroi de crédits ou un désengagement partiel face aux risques.
- À l’inverse, les dépôts progressent de +7,6 %, atteignant 7 077,5 MD, tirés principalement par les dépôts d’épargne (+208 MD) et à terme (+145 MD).
- Analyse critique : une dynamique à deux vitesses
L’UIB semble aujourd’hui engagée dans une dynamique à deux vitesses :
- Solide en collecte de ressources, avec une progression continue des dépôts,
- Mais fragilisée sur le plan opérationnel, avec une rentabilité en baisse, un coût du personnel en hausse, et un recul du crédit.
Le déséquilibre entre charges et revenus, aggravé par un environnement concurrentiel, interpelle sur la capacité de la banque à restaurer ses marges. Le recul du résultat brut d’exploitation (-14,8 %) constitue un signal d’alerte.
- Une remise à plat nécessaire
L’UIB doit rapidement réajuster sa stratégie opérationnelle, en rationalisant ses coûts et en rééquilibrant son portefeuille d’actifs. La dynamique de croissance des dépôts est un atout, mais sans rentabilité maîtrisée, elle risque de peser davantage sur les fonds propres.
L’heure est venue pour l’UIB de repenser son modèle de performance face à une concurrence bancaire toujours plus agressive et à une réglementation de plus en plus exigeante.