UIB-Kamel Néji: Quand la guerre des visions… au C.A. précipite les départs!!!

- Un retrait en pleine mandature, décidé sans annonce publique de l’intéressé, qui relance le débat sur les contreperformances de la banque !
- UIB : le départ choc de Kamel Néji révèle une gouvernance en crise dans une banque sous pression secouée par les divisions internes
- UIB : un départ qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses !
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – Le départ soudain de Kamel Néji, président du Conseil d’Administration de l’Union Internationale de Banques (UIB), continue de susciter une vague d’interrogations.
Annoncé sans communication directe de l’intéressé, et en plein mandat, ce retrait prend une dimension encore plus troublante lorsqu’il est replacé dans le contexte tendu qui entoure aujourd’hui la banque : contreperformances répétées, désengagement annoncé de la Société Générale (SG) et tensions croissantes au sein de son Conseil.
Plus qu’un changement de gouvernance, cet épisode révèle les fractures internes qui paralysent le fonctionnement de l’institution et soulève des interrogations lourdes sur son avenir.
- Quand l’actionnariat devient un champ de frictions
Depuis plusieurs années, l’UIB est traversée par des divergences de fond entre ses actionnaires. D’un côté, la Société Générale, actionnaire français historique, qui adopte une vision prudente, parfois jugée rigide, privilégiant la maîtrise des risques et la rationalisation des activités. De l’autre, les actionnaires tunisiens et institutionnels, qui plaident pour une stratégie plus agressive afin de défendre les parts de marché de l’UIB dans un environnement bancaire hautement concurrentiel.
Ces visions opposées ont provoqué des blocages au sein du Conseil d’Administration, où les débats se sont souvent enlisés. Les arbitrages, au lieu d’être rapides et consensuels, se sont transformés en rapports de force, générant des lenteurs dans la prise de décision et fragilisant la réactivité de la banque face aux mutations du marché.
- Un climat de tensions qui mine la gouvernance
Au fil du temps, cette divergence stratégique s’est muée en tensions plus franches. Plusieurs dossiers stratégiques ont été retardés, faute d’accord, tandis que certaines décisions de gestion opérationnelle ont été compromises par des désaccords persistants. Ce climat délétère a fini par entacher le fonctionnement normal de l’activité de l’UIB, avec un impact direct sur ses performances financières.
Dans ce contexte conflictuel, le retrait progressif de la Société Générale du capital de l’UIB est venu accentuer les incertitudes. L’actionnaire français, déjà en retrait dans la dynamique décisionnelle, semblait moins investi dans la recherche de solutions pour redresser la trajectoire de la banque. Cette attitude a nourri les frustrations des autres actionnaires, convaincus que le poids de SG freine la capacité de l’UIB à se repositionner efficacement.
- Le départ de Kamel Néji : la conséquence d’un système bloqué
C’est dans ce climat de crispation que le départ de Kamel Néji doit être interprété. Officiellement non expliqué, mais officieusement perçu comme le produit des tensions internes, il traduit l’incapacité du Conseil à surmonter ses divisions. Le président du Conseil, pris en étau entre des visions irréconciliables, n’a pu maintenir l’équilibre.
Le paradoxe reste que Néji disposait encore d’un capital de confiance auprès du marché et des régulateurs. Mais ses marges de manœuvre, limitées par les blocages du Conseil, ont fini par réduire son efficacité. Le changement de gouvernance apparaît alors moins comme une sanction individuelle que comme la conséquence d’une fracture collective.
- Une banque à la croisée des chemins
Aujourd’hui, l’UIB se retrouve dans une situation délicate :
- Elle doit gérer la transition d’un actionnaire de référence international en retrait, sans perdre la confiance du marché ;
- Elle doit apaiser les tensions internes et restaurer une dynamique de gouvernance fonctionnelle ;
- Elle doit redéfinir une stratégie claire, conciliant prudence et croissance, pour retrouver sa rentabilité et défendre ses parts de marché.
- Un capital de confiance entamé
Paradoxalement, Kamel Neji jouissait encore récemment d’un capital de confiance certain, aussi bien auprès du marché que des autorités de régulation. Sous son mandat, l’UIB avait poursuivi des efforts de modernisation et renforcé ses dispositifs de contrôle interne. Mais ces avancées n’ont pas suffi à masquer la faiblesse persistante des performances financières, qui a fini par creuser un fossé entre ambitions affichées et résultats tangibles.
- Les enjeux derrière ce séisme interne
Ce départ n’est pas un simple épisode isolé. Il met en lumière plusieurs enjeux cruciaux pour l’avenir de l’UIB :
- Stabiliser la gouvernance après le retrait de Société Générale ;
- Restaurer la confiance des actionnaires et des marchés dans la capacité de la banque à renouer avec la croissance ;
- Répondre aux exigences accrues de la Banque Centrale et des régulateurs internationaux, dans un contexte de pression renforcée sur la solidité financière des banques tunisiennes ;
- Rassurer la clientèle face à une concurrence plus agressive que jamais.
- Conclusion : un avertissement pour tout le secteur bancaire
Le départ de Kamel Néji met en lumière les faiblesses d’une gouvernance éclatée, où la divergence de visions entre la Société Générale et les autres actionnaires a freiné la prise de décision et fragilisé la stratégie de l’UIB.
Plus qu’un signal isolé, il constitue un avertissement adressé à l’ensemble du secteur bancaire tunisien : sans alignement clair entre actionnaires et dirigeants, les institutions financières risquent de s’enliser dans des blocages internes, au détriment de leur performance et de leur crédibilité.
L’UIB, désormais à la croisée des chemins, devra trouver un nouvel équilibre pour restaurer la confiance et relancer sa dynamique.