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Le grand test avec le Mouvement du corps diplomatique
TUNIS – UNIVERSNEWS – L’arrivée du nouveau ministre des Affaires étrangères, de l’Emigration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, est une surprise et une découverte comme il n’en est pas arrivé, en Tunisie, depuis un certain temps.
Diplomate de carrière, Nabil Ammar était ambassadeur de Tunisie pour l’Union européenne. Il a fait une longue carrière au ministère des Affaires étrangères.
Il a occupé le poste d’ambassadeur à Oslo, puis à Londres de 2012 à 2017, un mandat plus que délicat durant lequel il s’est notamment fait remarquer lorsqu’il eût à gérer les fortes tensions avec le Royaume-Uni au lendemain de l’attentat terroriste meurtrier perpétré contre un hôtel à Sousse en juin 2015, dont 30 des 39 victimes étaient de nationalité britannique.
Cet ancien ambassadeur n’avait jamais renié sa tunisianité – tout comme son prédécesseur Ridha Ben Mosbah – et on l’a vu sur des photos présenter ses lettres de créances à la défunte reine Elizabeth de Grande Bretagne et au roi de Belgique, habillé par la tenue traditionnelle tunisienne, avec chéchia et Djebba.
Son arrivée au ministère des Affaires peut être considérée comme une révolution, surtout qu’elle a remis de l’ordre dans la maison, après les errements des douze dernières années. La dynamique diplomatique a pris, aussi, une nouvelle dimension, avec la célérité des réactions et la transparence de ses interventions ce qui est, aussi, appuyé par ses subordonnés qui participent à la relance de ce secteur vital qui a, toujours, compté dans la promotion de l’image de la Tunisie, à l’étranger.
D’ailleurs, son dernier passage sur France 24 en est le meilleur exemple, lorsqu’il avait claironné que « la Tunisie ne demandera pas pardon » à quiconque, parce que, certainement, il est au fait de ce qui se trame contre son pays… et cela veut tout dire !!!
Bien loin de jeter des fleurs à quiconque, mais lorsqu’on trouve un ministre qui ne cache rien, qui éclaire le citoyen et qui dit les quatre vérités aux dénigreurs de la Tunisie, on ne peut que l’applaudir. Des ministres pareils, on en redemande, surtout en ces temps de disette, au moment où on prend les citoyens pour du bétail qu’on mène à l’abattoir.
Mais, c’est à l’aune des résultats concrets, basés sur un passé clair et limpide qu’on le juge, bien que le ministre des A.E. traine avec lui « l’affaire louche de l’ambassade » qui avait fait scandale. En plus, maintenant, il doit savoir agir avec « diplomatie », pour le mouvement du corps diplomatique à l’étranger, en choisissant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, loin de toute allégeance, de favoritisme ou des alliances, avec pour seul objectif : servir la patrie et rien qu’elle.
En attendant de perfectionner son anglais, Nabil Ammar –il faut le dire- est sur un terrain miné et il est obligé de savoir ménager la chèvre et le choux, sachant que sa bonne volonté et son dynamisme ne peuvent pas suffire, pour aller de l’avant, sans aucune pression.
Certes, on s’est habitué à la médiocrité, depuis que le mouvement islamiste était arrivé au pouvoir et le fameux congrès des « amis de la Syrie », et alors que les Tunisiens doivent supporter d’autres ministres qui se croient être investis du pouvoir de décision, sans reddition de comptes… mais, les temps évoluent et il est certain que, comme il a choisi ce ministre des Affaires étrangères… le président de la République sera capable d’en trouver d’autres capables de sortir la Tunisie de sa crise actuelle.
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