
TUNIS – UNIVERSNEWS Ils sont bizarres, ces dirigeants arabes qui, au lieu de chercher à faire front contre les menaces réelles qui les guettent, se complaisent à trouver les moyens pour faire les coups les plus tordus à leurs pairs de la même nation, afin d’attiser les tensions et d’exacerber les divergences, au point d’arriver à la rupture.
Certes, on n’est pas dans le meilleur des… mondes arabes, mais on aurait pu faire mieux que ce qui se passe -à titre d’exemple- aujourd’hui, entre l’Algérie et les Emirats Arabes Unis (EAU), entre lesquels le torchon qui brûle… avec la petite principauté du Golfe montée sur ses ergots qui interfère dans les origines des Algériens et la réaction des plus violente de notre voisin très frileux sur ses principes. Mais, le plus certain est qu’il y a quelque chose qui se trame de part ou d’autre, dans la région du Maghreb… et que cela sent le roussi !!!
Même ceux qui suivent de près les détails des relations entre l’Algérie et les EAU ne s’attendaient pas à ce que la simple présence d’un citoyen algérien -illustre inconnu et peu influent- professeur d’histoire, qui a déclaré que « la langue amazighe est un projet sioniste français », sur la chaine Sky News « appartenant » aux EAU… et le voilà qui déclenche une boule de feu de réactions émotionnelles, en particulier du côté algérien.
La réaction algérienne ne s’est pas fait attendre, faisant valoir la crainte que la carte amazighe soit exploitée d’une manière qui menace sa stabilité sociale, à un moment où il se considère comme une cible de complots visant à lui porter atteinte.
Certains médias émiratis sont entrés dans la confrontation, soulignant que la réaction bloque toute réconciliation, et ils ont menacé le régime algérien d’une autre défaite comme celle qu’il a récemment subie au Soudan… une information importante dans la mesure où il est indiqué que la confrontation ne date pas d’aujourd’hui et qu’elle se déroule dans un certain nombre de zones de tension, comme la Libye et le Soudan, et que l’Algérie ne voit pas avec satisfaction le rôle régional croissant d’Abou Dhabi qu’elle considère comme étant au service de son archi-voisin, le Maroc, et de l’entité sioniste.
La guerre médiatique s’est attisée et la réponse algérienne, qualifiant les EAU d’État « artificiel » donne l’impression que cette confrontation n’est rien d’autre qu’une « tempête dans un verre d’eau » et que le maximum qu’elle pourrait atteindre est une rupture diplomatique et politique, d’autant plus que des milliers de kilomètres séparent les deux pays.
Mais il y a d’autres facteurs à prendre en considération, surtout que le régime algérien a le sentiment aujourd’hui qu’il est la cible de parties malveillantes et cela bien qu’il vive avec cette idée depuis des décennies, surtout avec l’augmentation de ses opposants et ses détracteurs qui, selon certains indices, vont bientôt appuyer sur la gâchette pour tirer la première balle contre lui.
Il existe des indicateurs qui corroborent cette crainte, notamment la détérioration des relations de l’Algérie avec tous les pays limitrophes au sud, en plus de la tension historique avec le Royaume du Maroc et de la crise structurelle des relations avec la France.
Un autre facteur est à prendre en considération, avec les dirigeants algériens qui estiment qu’Israël n’abandonnera jamais son projet de cibler le « pays du million de martyrs ». Cela pourrait donner aux EAU, qui, dans l’ombre du « Printemps arabe », jouent des rôles politiques ambigus en tant qu’État fonctionnel au sein du projet de restructuration des pays arabes, avec une tâche des plus morbide, celle d’attirer l’Algérie dans la logique de la guerre, en particulier. D’ailleurs, il faut compter, aussi, avec les capacités financières que l’Emirat peut utiliser pour mobiliser les opposants à l’Algérie et les relations privilégiées qu’il entretient avec le Royaume du Maroc, Israël et le maréchal Khalifa Haftar, dont la récente visite dans les régions libyennes frontalières n’a pas été bien accueillie par les Algériens.
En signe de réaction, Alger a récemment mené des manœuvres militaires massives, avec des balles réelles, dans le sud du pays, simulant une véritable atmosphère de guerre, ce qui est considéré comme un message de l’armée algérienne au monde extérieur et à l’intérieur de l’Algérie concernant le contrôle de l’establishment militaire sur la situation.
Véritables intentions belliqueuses entre « frères arabes » ou feu de paille alimenté par des tensions on ne sait pour quelle raison… l’avenir proche nous le dir !!!
MUSTAPHA MACHAT