
Tunis, UNIVERSNEWS (Société) – La cité des Aghlabide n’a ni plages qui attirent de partout les estivants, ni gratte-ciels qui défient les nuages, ou entreprises industrielles suffisantes qui embauchent les milliers de personnes en quête d’emploi… Mais elle se flatte de posséder de prestigieux monuments historiques, un produit artisanal unique en son genre, des terres fertiles, une production végétale et animale abondante qui mérite d’être valorisée davantage, et aussi un pain incontournable et un makroudh de renom.
En ce mois de Ramadan , cette adorable cité devient le passage obligé de nombreux visiteurs qui traversent cette ville non seulement pour visiter la mosquée Okba, le mausolée Sidi Saheb, les bassins aghlabides, le puits Barrouta, et les souks de tapis et de cuivre martelé, mais pour se rendre dans les pâtisseries de makhroudh, un gâteau emblématique préparé à base de semoule, grillé et fourré à la pâte de dattes qui reste le mieux apprécié et le moins coûteux parmi les autres variétés dont le makroudh fourré d’amandes et de graines de pin d’Alep (Zgougou), au goût , certes savoureux, mais vendu à des prix , il est vrai , pas à la portée de tous , et ce avant de passer chez les boulangers pour acheter le fameux et célébré pain Sinya, du côté des boulangeries d’El Gargabia, de Bou Fendar, toujours pleines de chalands. C’est un pain assaisonné de sinouj’, au goût particulier qui a résisté à toutes les variétés de pain sur le marché, dont le pain ‘Tabouna’, de plus en plus présent, en ville comme sur les abords de la route périphérique
Makroudh, Indétrônable
Certains Kairouannais croyant rapprocher davantage ce gâteau des consommateurs et ramasser une fortune, ont ouvert des boutiques de makroudh dans d’autres villes du pays, dont principalement la capitale. Ces derniers comptent plier bagage et retourner au bercail, parce que ce genre de gâteau n’est rentable selon l’un d’entre eux qu’à Kairouan.
Rym, une pâtissière Kairouanaise chevronnée, dit à ce propos- : « A l’instar du tapis ‘Alloucha’ confectionné à base de laine ovine du terroir, la préparation de makroudh s’apprend de mère en fille et de père en fils. Et sa recette parfaite, (sans dévoiler les noms de certains ingrédients utilisés), ne peut pas être à la portée de tous. Personnellement, et grâce à ma défunte grand’mère j’ai appris les ABC de cette spécialité culinaire, et les affaires prospèrent de jour en jour et la demande dépasse parfois l’offre».
Mkharek-zlabia… un duo très prisé
Ce n’est pas uniquement au pays des cigognes qu’on trouve les délicieux ‘mkharek et zlabia’. Des marchands de beignets ont élu domicile depuis longtemps, dans l’ancienne médina, du côté du puits Barrouta, et de la Rahba, non loin de la porte de Tunis, étaient les premiers à confectionner ce gâteau très consommé par les familles kairouanaises, durant ce mois, plus particulièrement: Mkharek simple à base de semoule , de smen et du miel (sucre dissout dans de l’eau ) assaisonné de graines de sésame est vendu à 10 dinars le kilo ou mkharek fourrés de pistaches, de noisettes et d’amandes, à 15 dinars. A prendre ou laisser !!!
Bon appétit. (Néji Khammari)