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En l’absence de réformes, les entreprises étrangères rechignent à investir dans notre pays
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La Tunisie a entamé la mise en œuvre des conditions du FMI avec une augmentation du prix des carburants et du sucre.
Le programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) a été suspendu en 2018 à cause du non-respect par la Tunisie des conditions fixées par le Fonds, et présentées sous forme de réformes dont les subventions et le crédit-bail public … Nous avons des précédents avec le FMI en ne respectant pas les conditions des accords ».
C’est que qu’a affirmé l’expert comptable, Anis Wahabi, lors de l’interview accordée mardi 27 avril 2021, à Radio Express Fm en évoquant la prochaine visite d’une délégation officielle dirigée par le chef du gouvernement en personne et composée, notamment, du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Koôli, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abbassi, et des représentants des organisations nationales et autres partis sociales, à Washington dans le cadre des consultations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international, afin de présenter les grandes lignes du prochain programme de réformes.
L’expert-comptable a indiqué que le Fonds monétaire international avait demandé au gouvernement tunisien de mettre en place un programme complet de réformes assorti de garanties pour leur mise en œuvre dont, en particulier, l’approbation des partenaires sociaux, afin d’accorder à la Tunisie d’éventuels nouveaux prêts.
Et d’enchaîner que le gouvernement, dans un esprit d’anticipation, a commencé à mettre en œuvre les conditions du FMI, en approuvant une augmentation périodique de 100 millimes du prix des carburants et une augmentation de 100 millimes du prix du sucre.
Anis Wahabi a souligné que l’État a annoncé qu’à partir de juin, il réduira progressivement les subventions pour tous les produits subventionnés.
Abondant dans le même sens, l’expert-comptable a souligné que le gouvernement a mené des consultations avec les deux partenaires sociaux, à savoir l’UGTT et l’UTICA, et que deux accords ont été signés entre les trois parties prenantes, où des comités de travail et de réflexion ont été créés autour de nombreux sujets concernant les entreprises publiques, la Caisse de compensation, l’amélioration du climat d’investissement et le partenariat entre le secteur public et privé.
M.Wahabi a ajouté qu’un des objectifs de cette visite est les rétablissement des ponts entre la Tunisie et le Fonds en vue de nouveaux rounds de négociations tout en lui exposant certaines réalisations déjà mies sur pied afin de pouvoir repartir du bon pied dans les pourparlers en vue d’un nouveau programme.
Anis Wahabi a affirmé, par ailleurs, que la situation des entreprises tunisiennes est difficile en raison de facteurs structurels, mais aussi à cause de la pandémie de la Covid-19 et de son impact sur l’économie et les finances publiques tunisiennes.
Plus encore, l’économie tunisienne s’est détériorée durant les dernières années en raison d’un manque voire l’absence de grandes réformes et d’une vision claire, soulignant que, de ce fait, les entreprises étrangères rechignent à investir dans notre pays, conclut l’expert.
Noureddine HLAOUI