TUNIS – UNIVERSNEWS – Des professions à risques… il y en a beaucoup, surtout celle de journaliste par les temps qui courent avec le changement du sens des vents, et qu’on est exposé à tous les aléas de la nature, mais, aussi, à l’humeur des gens qui voient que leur malheur vient de cette corporation qui dérange et empêche de tourner en rond pour certains décideurs politiques qui diabolisent les gens de la presse, afin d’accomplir leurs « forfaits » en toute leur « légalité ».
Comme partout dans le monde, on ne croit pas que cette corporation est composée d’oies blanches et de gens honnêtes, mais tant qu’il y a des journalistes –de véritables- la vérité jaillira, toujours… même au risque d’en payer le prix fort !!!
Depuis la « révolution » et avec le seul acquis palpable qui est la liberté de la presse, les médias ont fleuri –certes, pas tous avec le même objectif, si on regarde le paysage médiatique que cela a donné- au point qu’on cherche à planter dans l’esprit des gens que c’est un domaine pestiféré et qui est au service du plus offrant. Mais, il y a de nouveaux entrepreneurs dans le domaine –des professionnels reconvertis en « patrons » de presse- et qui ont œuvré pour que jaillisse la lumière et la vérité… et c’est à leurs risques et périls, parce que ce n’est pas un métier de tout repos, comme on le voit aujourd’hui, avec des entreprises de presse qui sont en train de se désintégrer et d’autres qui sont harcelées.
Il n’y a qu’à faire l’état des lieux pour comprendre que la presse gène –et cela depuis le leader Habib Bourguiba et le défunt président Zine El Abidine Ben Ali- et qu’elle a tenu tête aux plus entêtés… mais, les aléas de l’argent sont venus à bout de certains médias florissants dans le passé, notamment le journal La Presse, Dar Assabah avec ses deux quotidiens Assabah et Le Temps, et Shems Fm, sans parler, aussi, de ceux qui ont disparu, dans un silence total.
Mais, aujourd’hui encore, des personnes imbues de patriotisme osent braver les interdits et les critiques, en créant des organes de presse, malgré les campagnes de dénigrement qu’ils supportent et les accusations qui les accompagnent.
La situation a dégénéré, un peu plus, avec des convocations de journalistes sur leur lieu de travail, comme cela s’est passé, récemment, à Dar Assabah, et cela avait une connotation d’intimidation… parce qu’on ne peut que prouver que l’on convoque ces journalistes, sur la base de leur profession, et cela est grave !!!
Si on ajoute les différents développements des derniers jours, il y a de quoi s’inquiéter, avec l’interdiction d’accès des journalistes à la première réunion de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), suivie de celle de la visite du président de la République à Kairouan…et précédée par ce qui avait été accompli par l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Il y a de quoi penser que c’est une corporation visée et indésirable, surtout qu’elle dérange… avec, toujours, ses questions gênantes !!!
Faouzi SNOUSSI