En guise de solde de tout compte…
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Quand le Président algérien a parlé d’une réunion de donateurs arabes, c’est juste pour imposer la rupture définitive avec les axes majeurs de la diplomatie tunisienne depuis 1956
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Quand on ne tient plus ses frontières, on se condamne à n’être qu’un corridor
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Les négociations Algéro-Italiennes ont-elles porté sur un échange : le gaz algérien… en contrepartie de la Tunisie… !!??
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La Contrebande s’est enrôlée dans les réseaux de l’immigration clandestine détruisant l’Etat avant de détruire la société elle-même… !!!
Tawfik BOURGOU
TUNIS – UNIVERSNEWS La pseudo révolution a abouti au bout de douze années de destruction à la vassalisation de la Tunisie par l’Algérie. Une tutelle qui ne semble effrayer personne, comme si cela devait être le destin d’un pays détruit par ses enfants aux ordres de puissances qui avaient un agenda caché régionalement. L’Algérie à l’affut, cachant à peine Moscou, l’emporte contre l’axe qatari-américano-turc qui a perdu ses vassaux, il y aura deux ans le 25 juillet prochain.
Bien sûr on peut plaider le paradoxe, l’incongruité d’une situation où un pays croit à un mensonge auquel il a contribué et cru. Tous les paramètres de l’Etat indépendant ont été détruits méthodiquement par tous les pouvoirs qui se sont succédé à la tête du pays. Ils ont reproduit à l’identique deux mécanismes historiques : celui qui a amené les conventions de la Marsa et du Bardo de 1881 et le mécanisme qui a amené la vassalisation du Liban par la Syrie de Hafedh Al Assad.
Quand dans un précédent article nous dénoncions le statut de laboratoire et de dépotoir que certains réservaient à la Tunisie, on était encore loin des réunions algéro-italiennes où la négociation a porté sans vergogne sur un échange : le gaz algérien pour les italiens en contrepartie de la Tunisie, un troc immonde et intolérable. Tajani, la main sur le cœur, ne jurait que par les intérêts de la Tunisie. Les bonnes âmes se sont tues croyant que l’Algérie allait intercéder auprès du FMI pour aider la Tunisie oubliant le passé financier problématique de l’Algérie durant les années 1980. Au risque de choquer, l’Algérie a obtenu gratuitement la Tunisie.
Quand nous avons dénoncé chiffres à l’appui les arrivées massives de subsahariens depuis la frontière avec l’Algérie, c’était pour montrer l’existence d’un mécanisme d’effondrement du pays programmé par son toxique voisinage dans le but ultime de paraître le maitre du jeu tunisien vis-à-vis de l’Europe. Là où nous avons vu la guerre hybride, l’aide à leur allié moscovite, certaines bonnes âmes ont été promptes à s’attaquer à cette analyse dont elles peinent à voir aujourd’hui encore les impacts mortels pour la Tunisie.
Il y a quelques jours un « tafsiriste » autoproclamé, affabulé d’un titre universitaire inexistant, posait sa docte du nécessaire basculement vers la Chine, la Russie et l’Iran. Qu’il se réjouisse, c’est chose faite. Quand le Président algérien a parlé d’une réunion de donateurs arabes, c’est juste pour imposer la rupture définitive avec les axes majeurs de la diplomatie tunisienne depuis 1956, c’est une récriture d’un ordre régional au détriment des plus petits.
Il y a si peu, quelques semaines, à la faveur d’une analyse devant le monde militaire; nous mettions en garde contre la perte de contrôle sur la frontière ouest et la frontière sud, nous disions ce serait le prélude à l’imposition d’un statut de corridor, nous voilà corridor et rempart. Ainsi, quand le pays du Duce se dit « futur hub énergétique et pont entre l’Afrique du nord et l’Europe », il annonçait tout simplement à mots à peine voilés et sans vergogne, que la Tunisie était devenue, sans le savoir, une simple voie de passage, un bout de trottoir. Aucun des responsables actuels, ni passés d’ailleurs, ne s’est levé pour refuser ce funeste destin. Quand on ne tient plus ses frontières, on se condamne à n’être qu’un corridor.
Un piège mortel s’est fermé sur la Tunisie. Ses ennemis ont savamment utilisé ses faiblesses, ont exploité la vassalité naturelle des islamistes vis-à-vis de la Turquie, ont accentué la destruction des ses fondamentaux en mettant l’Etat tunisien à l’écart du contrôle frontalier.
Les réseaux criminels auront été ensuite le coup de grâce. Après avoir détruit l’économie, après avoir mis l’Etat à genou et corrompu l’administration, les mafias tunisiennes aux frontières, ceux que certains appellent la contrebande, se sont enrôlées dans les réseaux de l’immigration clandestine, ont importé des populations étrangères et ont noyé le pays dans une vague, détruisant l’Etat avant de détruire la société elle-même.
En guise de solde de tout compte, on dira que dans l’histoire qui s’écrira, chacun sera payé selon son dû.
T.B.
Politologue