TUNIS – UNIVERSNEWS – Les punitions collectives ont de tous temps attisé la tension et le mécontentement, mais, pour la Tunisie, il semble que c’est la règle d’or des pouvoirs publics qui ne regardent pas plus loin que leur nez… et cela dure depuis longtemps et il faut que cela s’arrête.
Pour la question de la pénurie de pain, de farine et de semoule, on a vite compris que le mal provient de certaines boulangeries « classées » qui profitent du privilège des subventions, pour vendre ces produits de première nécessité aux autres boulangeries modernes qui achètent la farine et la semoule au prix coutant, alors que, pourtant, elle trouvent leurs comptes, avec une différence du prix de la baguette –certes miniaturisée- qui est vendue à 25o millimes.
Certes, aussi, que les boulangeries modernes ne sont pas des « oies blanches », surtout que le plus grand nombre appartient à des militants ou sympathisants du mouvement islamiste Ennahdha, mais il y en a quand même certaines –et elles sont nombreuses- dont les autorisations avaient été obtenues en toute légalité et conformément à la règlementation en cours.
L’Etat a les moyens de vérifier, et comme le gouvernement l’a fait, pour mettre le président de la chambre des propriétaires des boulangeries sous les verrous, il peut dissocier entre la graine et l’ivraie… parce qu’il y va du pain quotidien du peuple qui a donné cette légitimité de parler en son nom à Kaïs Saïed.
Les punitions collectives, en refusant d’approvisionner les boulangeries modernes ou « non classées », selon la terminologie actuelle, a pour conséquence la disparation de milliers de postes d’emploi. Certains médias ont véhiculé l’information que des boulangers ont pris le chemin de l’exil vers la Libye pour trouver du travail, et ce malgré les risques qu’ils peuvent encourir dans ce pays voisin qui ne porte pas les Tunisiens dans son cœur, bien que plus d’un millions de Libyens bénéficient de leur hospitalité.
Des décisions ministérielles sont prises au pied-levé, dès que le président de la République évoque un problème quelconque, alors que les questions principales qui concernent la vie quotidienne, la santé, l’éducation, les sports… et autres, sont reléguées aux oubliettes et les responsables ne pensent pas en informer le citoyens.
Qu’a-t-on fait pour la pénurie persistante de pas moins de 300 médicaments, alors que pour certains patients, il y va de leur vie ? Qu’a-t-on fait pour cette malédiction de la hausse vertigineuse des prix, avec certains fruits ont dépassé la barre de 20 dinars le kilo… et, parfois plus, alors qu’à un certain moment, on a osé toucher aux sacro-saintes bananes dont le prix s’envole ? Qu’a-t-on fait pour la crise du pain, sachant qu’en moyenne la moitié des boulangeries classées ont baissé le rideau ? Pour les boulangeries non-classées, on les a privé de farine, le 1er août, puis on a opéré un revirement, le 19 du même mois… et le citoyen se demande sur la base de quelle stratégie et quel programme, a-t-on agi de cette manière ???
Il est nécessaire de faire la part des choses, et les ministres ne doivent pas avoir le doigt sur la gâchette, pour tirer sur tout ce qui bouge, simplement, pour montrer qu’ils appliquent les directives à la lettre !!!
F.S.