- La Tunisie a sa souveraineté à préserver et l’Algérie ne doit pas oublier qu’elle avait aidé Nabil Karoui à s’enfuir
TUNIS – UNIVERSNEWS – Les Tunisiens aiment l’Algérie et les Algériens avec lesquels ils ont des liens de parenté, de fraternité, de solidarité et de coexistence des plus pacifiques, mais, lorsque la politique s’en mêle, elle salit tout et provoque des crises, à partir d’un rien, afin de ternir les relations entre les deux peuples.
Ce qui se passe ces derniers jours montrent que les décideurs politiques n’ont pas ces considérations, parce que les responsables n’ont aucun égard pour la souveraineté et l’indépendance de décision de la Tunisie.
La dernière affaire concernant la franco-algérienne, Amira Bouraoui, vient mettre à nu les idées qu’ont les politiciens algériens de la Tunisie… qu’ils considèrent comme un pays vassal et non comme un partenaire sur lequel ils peuvent compter dans les moments difficiles. Ils ont fait de cette affaire un problème national, alors qu’en principe il ne s’agit que d’un simple faits-divers anodin qui ne doit pas prendre des proportions aussi graves.
L’Algérie et la France sont des partenaires avec lesquels on agit, selon les circonstances, pour les satisfaire, conformément aux règles internationales en vigueur… et faire le contraire équivaut à les enfreindre.
Les relations de la Tunisie avec la France sont fluides, ce qui n’est pas le cas avec l’Algérie qui l’a démontré en accueillant, en abritant et en faisant fuir des perturbateurs politiques tunisiens de plus grande envergure, notamment Mohamed Mzali et Rached Ghannouchi.
Plus récemment ce fut le cas de Nabil Karoui qui s’était enfui vers ce pays frère qui l’avait laissé partir libre comme l’air, alors qu’il était condamné à la prison pour des motifs autres que politiques, comme le blanchiment d’argent.
On ne peut pas dire que c’est un prêté pour un rendu. Mais, ce qui est louche, c’est l’absence d’une communication officielle au sujet des péripéties de l’exfiltration vers la France de l’activiste algéro-française, apparemment entrée clandestinement en Tunisie.
Cette affaire accentue le malaise dû au déficit de communication officielle et le sentiment que la souveraineté tunisienne s’en ressent avec un état étranger qui « s’offusque d’une prétendue violation du territoire national dans un mutisme tunisien assourdissant », comme le dit un analyste tunisien.
En parallèle la crise avec la France s’envenime. Après le rappel de son ambassadeur à Paris pour consultation, l’Algérie ira-t-elle jusqu’à déclarer l’ambassadeur français non grata, surtout que le président algérien Abdelmajid Tebboune a fait de cette affaire un point d’honneur… Wait and see !!!
F.S.