A comparer avec les débats de l’entre-deux tours opposants Valéry Giscard d’Estaing en 1981 et François Mitterrand, Jacques Chirac et François Mitterrand en 1988, celui d’hier entre le président sortant Emmanuel Macron et la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen est tout juste moyen. Forme et fond. Le grand show présidentiel que beaucoup sans doute attendaient n’a pas eu lieu. Sans emphases ni phrases chocs, le débat a un peu sombré dans la technicité des chiffres. On était à mille lieux des « Vous n’avez pas le monopole du cœur ! » ou encore « …0ui, Monsieur le Premier ministre »…lancé par le président candidat Mitterrand à son premier ministre alors également candidat à la présidence.
Sur le fond, la candidature d’extrême droite s’est emmêlée les pinceaux sur des sujets qui préoccupent au premier chef les français : le pouvoir d’achat, la sécurité et la laïcité. Le président sortant , un peu professoral, plus à l’aise , rappelait très souvent sa concurrente à la réalité des chiffres ( qu’il maîtrise). Il n’est à cet pas à cet égard interdit de dire que Macron a brillé par son arrogance ( relativement contenue) et Le Pen par son incompétence. Sur la question des énergies renouvelables, c’est carrément le flop du côté de Le Pen. Sur la question de la laïcité, Macron a été remarquable,a brillé des lumières de la France universaliste.
Bref, pour la candidate l’extrême droite le débat de l’entre-deux- tours est nouveau rendez vous manqué et l’occasion pour le président sortant de confirmer sa stature de président.
Un débat tout juste moyen en somme peut être bien parce que l’offre politique est elle-même faible…
Il y a aussi le format désuet de ce genre de débat qu’il faudrait revoir. Il n’en reste pas moins que c’est un grand moment de démocratie dont sont privés encore beaucoup de peuples et de pays. On était hier un peu dans le On est peut-être dans la démocratie des mots, mais dans la démocratie.
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