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La restructuration de la dette est un scénario (catastrophique) aujourd’hui peu probable
Le FMI serait-il revenu à de meilleurs sentiments à notre égard ? Il y a une semaine, la DG du Fonds agitait, pour « les pays qui ont en besoin », dont la Tunisie, à côté du Sri-Lanka et de l’Egypte, l’épouvantail de la restructuration de la dette. Dans une interview accordée le 14 avril à Bloomberg TV, Kristalina Georgieva est allée jusqu’à affirmer : « Nous devons faire pression pour une restructuration de la dette… le FMI discutera avec la Tunisie de ce qui doit être fait de manière réaliste ». Elle semble vouloir se raviser à en juger d’après sa déclaration aujourd’hui au sujet de la Tunisie. « Nous avons un très bon engagement avec le pays. En fait, nous avons eu des discussions techniques et maintenant nous les poursuivons cette semaine avec la délégation tunisienne. Ces pourparlers progressent bien. C’est un programme dirigé par le pays. Nous devons donc comprendre tous les paramètres de ce programme. Et nous parviendrons à une conclusion avec les autorités tunisiennes, y compris les conditions des dettes et la manière dont elles doivent être gérées. J’espère que dans peu de temps ».
Un changement de ton ? Non pas tout à fait. De quelle manière sera gérée la dette tunisienne ? La question reste entièrement posée, tout du moins elle reste ouverte.
Il faudra à cet égard compter sur l’indulgence du FMI qui n’a aucun intérêt à lâcher un pays qui subit durement les effets collatéraux de la guerre en Ukraine en termes de renchérissement du coût de l’énergie et des céréales.
Il faudra aussi et peut être essentiellement compter sur la dextérité de la délégation tunisienne présente actuellement à Washington dans le cadre des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale. Signe encourageant, la rencontre hier à distance, en marge des réunions du printemps, de la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemssia, du ministre de l’Economie et de la planification Samir Saïd et du Gouverneur de la BCT, Marwen Abassi , avec Antoinette Sayeh, ancienne ministre des Finances du Libéria, aujourd’hui Directrice générale adjointe du FMI. Gardons confiance.
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