TUNIS – UN/AGENCIES – Le procureur national financier a déclaré qu’une enquête avait été ouverte fin octobre sur la base d’allégations de comptabilité électorale inappropriée.
Le journal Le Parisien a annoncé hier soir que le président français fait l’objet d’une enquête pour « favoritisme » et « financement illégal de campagne » en rapport avec le scrutin de 2017 et 2022. Le parquet national des finances a notamment désigné trois juges d’instruction pour faire la lumière sur conditions dans lesquelles des marchés publics pour des « montants colossaux » versés au cabinet de conseil privé McKinsey.
Selon des informations du Parisien et de France Info, l’enquête porte sur les liens entre Macron et des cabinets de conseil privés, donc extérieurs à l’administration publique. Le Parisien évoque des soupçons de financement illicite dans les campagnes présidentielles qui en 2017, précisément, et en 2022, l’ont conduit à l’Elysée, ainsi que l’attribution de certains marchés publics.
Deux dossiers judiciaires
Dans une note, le procureur national financier (Pnf) ne mentionne jamais le nom de Macron mais annonce avoir ouvert fin octobre deux dossiers judiciaires, contre des inconnus, concernant respectivement « les conditions d’intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales françaises de 2017 et 2022 » et les soupçons de « favoritisme » y afférents. La note a été publiée par les bureaux du procureur de la République, Jean-François Bohnert.
Lors de la campagne présidentielle de 2022, les critiques contre Macron s’étaient multipliées, notamment à propos des contrats conclus ces cinq dernières années entre l’Etat et des cabinets de conseil privés comme l’américain McKinsey.
Le 17 mars, le Sénat a révélé que les commandes de l’Etat pour ce type de conseil privé ont « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un record de plus d’un milliard d’euros en 2021. Il a été le cabinet de conseil privé le plus sollicité par les autorités françaises pendant la pandémie. Le rapport des sénateurs a suscité de vives critiques sur l’utilisation des fonds publics et l’opposition a réclamé une enquête sur tout favoritisme envers la multinationale américaine.
L’Elysée a commenté la nouvelle de l’ouverture de deux enquêtes sur le président Emmanuel Macron, déclarant que la justice doit enquêter « en toute indépendance, notamment des plaintes d’élus et d’associations », rapporte Le Parisien, le journal qui a anticipé l’actualité des enquêtes. « Il appartient aux tribunaux de mener ces enquêtes en toute indépendance », a ajouté l’Elysée.