Des organisations et associations de la société civile ont dit craindre une propagation de la pandémie de coronavirus dans les établissements pénitentiaires, mettant en garde contre une éventuelle » catastrophe « .
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, au chef du gouvernement et au président du Conseil supérieur de la magistrature et postée par l’organisation » Al Bawsala » sur son portail, elles ont jugé insuffisant le nombre de détenus graciés, le 20 et 30 mars 2020, par le chef de l’Etat.
« Les efforts fournis par la direction des prisons risquent d’être sapés en cas de poursuite de la situation « , ont-elles averti, dans la même lettre, appelant le président de la République à décider, dans les brefs délais, une nouvelle grâce au profit des personnes âgées, des détenus souffrant de maladies chroniques ou encore au profit de ceux qui ne représentent aucun danger pour la société.
La lettre ouverte est notamment signée par la Ligue tunisienne de défense des droits humains (LTDH), le Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, l’Association tunisienne des jeunes avocats et l’Organisation al Bawsala.
Il est à rappeler que de nombreuses voix ont appelé à ce que les tribunaux tranchent dans les dossiers où les accusés traînent en longueur des les prisons sans procès ainsi que pour les personnes impliquées dans des affaires de droit civil et qui ne présentent aucun danger pour la société dont les détenus pour un joint, pour des chèques sans provisions ou encore pour des litiges d’ordre financier ainsi que dans des affaires de faux et usage de faux, dans le sens leur emprisonnement n’aidera point à résoudre le différend.
Au contraire, tant que l’accusé reste en prison, cela ne peut, dans la plupart des cas, trancher la question. Plus encore, on est en train d’engorger les prisons. A titre, on vient de décider l’emprisonnement de trois ou quatre personnes dans l’affaire de Affès et l’UGTT, alors que par les temps qui courent, ils auraient pu rester en liberté dans l’attente du procès.
Mais apparemment, et contrairement à ce qui se passe sous d’autres cieux des pays démocratiques, la règle et de laisser les personnes en liberté tans qu’elles ne présentent pas de danger pour le public, alors que chez nous, la règle est l’émission d’un mandat de dépôt en attendant la fin de l’instruction et la désignation d’un procès sachant que de nombreuses personnes ont été détenues des dizaines de mois durant avant d’être libérées faute de preuves, mais sans la moindre réhabilitation ni dédommagement.
N.H