
Tunis, UNIVERSNEWS (Patrimoine) – Le beignet (ftaier), et le sfinj, sont des préparations culinaires à base de farine. Des mets faciles à préparer et à consommer le matin, chaud de préférence. Ils sont d’origine turque, introduits en Tunisie vers la fin du dix-huitième siècle –selon Fethi Azouzi , le Pacha, ‘l’amine’ des marchands de beignets, des mkhareks et des zlabias à Kairouan, le descendant du premier Amine des ‘Azazias’ à Kairouan, en l’occurrence feu Hadj Mohamed Abada Azouzi qui a reçu le premier certificat d’Amine’ des mains du Bey à l’époque. «C’est une tradition culinaire qui se transmet de père en fils», dit-il, avant d’ajouter que des 47 marchands de beignets portant le nom ‘Azouzi’, installés à la place ’Rahba’ du coté de Bab Tounès’, et à la place Barrouta, il n’en reste plus que 7 qui continuent d’attirer les consommateurs de ces mets prisés qui n’existent que dans la ville de Kairouan», affirme-t-il.
Constitué de blé dur ou de blé tendre, de graines de fenouil, de ‘Habet Hlaoua’ et du Sman, le ‘Sfinj’ aux figues est servi lors des cérémonies de mariage et de circoncision, tout comme le beignet, d’ailleurs. Alors que le sfinj à ‘l’œuf’, comme ‘le beignet ‘Ftira’ constituent les petits déjeuners traditionnels quotidiens des consommateurs Kairouannais. Ce sfinj à l’œuf avec un peu d’oignon qui ressemble à nos bricks de ramadan, mais sans thon, ni harissa, persil, fromage, ou pommes de terre, a fait, ce matin du dimanche 18 mai l’objet d’une séance de dégustation à la place jouxtant le puits Barrouta à laquelle de nombreux citoyens de tous âges ont pris part, en présence des professionnels et de l’Amine des beignets.
Foued Alani, président de la fondation Sidi Hassine Allani pour le développement culturel et la valorisation du patrimoine à Kairouan, organisatrice de cette manifestation culinaire a signalé à ce propos: «A l’occasion de la clôture du mois de patrimoine’, la Fondation Sidi Hassine Allani, créée en 2007 a organisé ce matin, une séance publique de dégustation du ‘Sfinj’ à la place ‘Barrouta’, un met traditionnel qui vient occuper une petite place dans la série de manifestations visant la sauvegarde et la valorisation du patrimoine Kairouanais dont le ‘Haik’ kairouanais avec la création d’un festival et une association qui s’en occupe, ‘le tarayoun’ originel (costume de la future mariée kairouanaise) et ‘l’Aquid’ (gelée aigre-douce spécifique de la pâtisserie kairouanaise. Cette manifestation a attiré un bon nombre de citoyens dont des enfants qui seront les futurs garants de la pérennité de cette tradition culinaire», a-t-il ajouté. (Néji Khammari)