Tawfik BOURGOU
Politologue
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A Zarzis et à Al Amra, nous assistons à des mini-guerres civiles subsahariennes sur le sol tunisien
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Il fallait être clair dès le départ : fermer ses frontières terrestres, expulser les subsahariens chez eux et sévir contre les mafias qui démolissent la Tunisie
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La Tunisie se trouver piégée avec des subsahariens sur son sol, stagnant contre la volonté de la population
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L’ extension de la zone SAR fait de la Tunisie le dépotoir de tout et de tous ..
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La vision stratégique des Tunisiens est complètement faussée par leur volonté de réorienter l’axe de leur diplomatie quitte à croire leurs propres illusions
TUNIS – UNIVERSNEWS Il y a à peine quelques semaines nous avions souligné le caractère non seulement secret, mais aussi dangereux de l’accord signé entre la Tunisie et l’Italie, faussement présenté comme un accord Tunisie-Union Européenne.
A l’époque nous avions souligné l’indigence du volet financier qui, au prix du marché en Europe, procurait à chaque tunisien l’équivalent de 16 euros, soit environ une cinquantaine de dinars comme prix de l’implantation de toutes les immigrations subsahariennes en Tunisie. Nous avions souligné l’erreur d’extension de la zone SAR qui fait de la Tunisie le dépotoir de tout et de tous.
Nous voyons déjà les résultats à Zarzis et à Al Amra où nous assistons à des mini-guerres civiles subsahariennes sur le sol tunisien.
Nous ne pensions pas que nous allions avoir raison aussi rapidement. En effet, la partie italienne vient de se dédire d’une partie de ses obligations, mais cela ne nous surprend pas et nous allons nous employer ici, à le montrer.
D’abord une précision importante au préalable. Nous sommes opposés aux thèses de certains, notamment celle du FTDS et de la gauche en général, qui trompent leur auditoire en faisant croire que les peuples africains et les peuples du Maghreb, ont un droit «inaliénable» à immigrer en Europe. Le chef de file du FTDS veut se persuader que la Tunisie pouvait avoir un meilleur accord et que la Tunisie devait négocier de meilleures conditions pour ses compatriotes.
Non seulement les Maghrébins ou les Africains n’ont aucun droit à immigrer en Europe, mais le gouvernement tunisien s’est piégé et a piégé le pays pour des générations dans un accord dangereux et médiocre dans tous ses aspects.
Il fallait être clair dès le départ : fermer ses frontières terrestres, expulser les subsahariens chez eux et sévir contre les mafias qui démolissent la Tunisie. A maintes reprises nous avons réclamé un cadre judiciaire et pénal exceptionnel, mais le gouvernement tunisien, croit à tort, qu’il peut tirer un bénéfice économique de ce qui peut détruire la Tunisie et l’effacer à court terme.
Il y a quelques jours, la plus haute juridiction administrative italienne a par injonction au gouvernement italien, sur demande d’ONG européennes, stoppé le transfert de patrouilleurs en faveur de la garde nationale tunisienne. Pire encore, l’accord lui-même, dans sa globalité est en passe d’être torpillé par le prochain parlement européen. La Tunisie se trouver piégée avec des subsahariens sur son sol, stagnant contre la volonté de la population.
C’était prévisible, car cet accord fut mauvais en raison de la qualité de la partie italienne signataire, en raison du mécanisme et en raison du timing.
Le gouvernement tunisien s’est tout simplement trompé d’interlocuteurs.
Madame Meloni, savait au préalable que l’accord avec la Tunisie n’était nécessaire que l’espace de la campagne en vue des élections européennes. Même s’il n’y avait pas eu de recours devant la haute juridiction italienne, les Italiens auraient très certainement suspendu l’accord, car ils n’ont pas les moyens financiers d’aller plus en avant dans la coopération avec la Tunisie. Ce qui a été signé est une vague promesse de coopération conditionnée de toute façon par la situation économique, et la situation budgétaire italiennes. Or celles-ci sont exécrables. En clair, même si l’Italie avait eu l’intention d’aller plus loin, elle n’en aurait pas eu les moyens.
Au moment de la signature Madame Meloni n’ignorait pas ses éléments, mais face à elle il y avait des signataires tunisiens qui étaient totalement ignorants ou minimisant les conditions économiques et budgétaires européennes et italiennes.
N’avoir pas envisagé cela, ne serait-ce que par hypothèse, montre une ignorance totale de la situation économique et politique italiennes et européennes. Car s’ils les avaient sues ou prises en compte, ils n’auraient pas signé un si médiocre accord, surtout imposant un peuplement subsaharien des régions frontalières tunisiennes de l’aveu même de Monsieur Fekih ancien ministre de l’intérieur, en clair c’est une colonisation pure et simple, pour quelques patrouilleurs, prélevés certainement sur les capacités réformées ou déclassées des garde-côtes italiens, en clair des quasi épaves.
En outre, nous l’avons vu lors du G7, l’Algérie et la Libye, les principaux acteurs de la submersion migratoire subsaharienne en Tunisie n’ont jamais été mis à l’index par l’Italie qui comme Ponce Pilate, s’est lavé les mains sur la Tunisie de la responsabilité algérienne. Le gaz vaut bien qu’on démolisse la Tunisie.
Or, les services de renseignement européens et même américains soulignent depuis quelques semaines les rôles centraux de trois pays dans les vagues migratoires vers l’Europe : l’Algérie, la Libye dans le cadre d’une relation particulière de ces pays avec la Russie, le Maroc dans sa volonté de faire effondrer la Tunisie en lien avec l’alignement de la Tunisie sur l’option algérienne concernant le Polisario et aussi pour desserrer l’étreinte démographique, migratoire et criminelle subsaharienne sur le Maroc et la réorienter vers la Tunisie déjà fortement affaiblie par l’action de l’Algérie et de la Libye.
La seconde faute c’est d’avoir cru à tort, que l’Italie est en capacité de faire basculer toute l’Europe et même les Etats-Unis en faveur de la Tunisie. Il est vrai que Monsieur Tajani avait à maintes reprises parlé d’un plaidoyer en faveur de la Tunisie auprès de l’administration Biden, ou en faveur d’une aide arabe à la Tunisie. On peut croire en la bonne volonté de ce Monsieur, mais l’Italie ne pèse qu’en raison du fait que les pays européens centraux sont affairés à autre chose (l’Ukraine) ou en raison d’une réorientation totale de leur action en Afrique et en direction de la Tunisie, c’est le cas de la France qui semble avoir tiré un trait sur la Tunisie. L’Italie ne pèse rien dans les grands jeux stratégiques, en Afrique ou au Moyen-Orient ni même en Méditerranée. En clair, la vision stratégique des Tunisiens est complètement faussée par leur volonté de réorienter l’axe de leur diplomatie quitte à croise leurs propres illusions.
Nous l’avons vu dans l’affaire chinoise récemment : une émission radiophonique pour la Tunisie, mais une usine majeure pour le Maroc.
La troisième faute concerne le timing. Il était clair que Meloni voulait un accord juste pour gagner les élections européennes, une sorte d’accord kleenex, ou jetable à souhait en arguant plus tard des conditions économiques ou juridiques qu’elle ne pouvait en aucun cas ignorer.
Nous arrivons enfin aux effets majeurs et dévastateurs de cet accord que nous voyons sur le terrain et les solutions à imposer rapidement avant que le pays ne perde le contrôle de la situation sur son sol.
Les évènements de Zarzis et El Amra, ce qui se passe à Sfax ou des subsahariens s’entretuent en pleine rue, le probable assassinat du membre des forces de l’ordre par défenestration par des africains à Sfax ne sont qu’un avant-goût d’une guerre civile subsaharienne sur le sol tunisien. Il suffit de regarder les vidéos pour comprendre le danger sécuritaire et économique. Nous avons prévenu depuis deux ans de l’imminence de tels évènements. Mais les responsables tunisiens ne lisent pas et n’écoutent pas.
Nous le répétons encore une fois de plus, la solution qui semble avoir été envisagée par le Haut Conseil des Forces Armées, mais non retenue par le gouvernement : la fermeture hermétique des frontières terrestres et maritimes (celles-ci devraient être limités aux eaux territoriales et non à la zone SAR). Mais il semble qu’on ne veuille pas gêner les Algériens qui pourtant déversent des vagues de plus en plus nombreuses en Tunisie tout ne claironnant le ridicule « khawa khawa » auquel ils ne croient même pas.
Plus fondamentalement, il faut d’abord commencer par déclarer l’état d’urgence sur les frontières et les fermer, quitte à créer une situation de crise internationale et non attendre de vieux rafiots d’un pays qui n’en pas à offrir.
Exercer son droit sur ses frontières ne se monnaye pas et ne se négocie pas. Ni avec les italiens, ni avec les autrichiens, algériens, ni les africains. La Tunisie n’a pas à être le lupanar de l’Afrique, de l’Europe ou de l’Algérie.