TUNIS – UNIVERSNEWS (Politique) – L’installation d’une grande photo du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, assassiné par Israël, a suscité de nombreuses réactions, car cette photo ne pouvait être installée sans l’obtention d’une autorisation administrative de la municipalité des lieux
Parmi ceux qui ont commenté cette question, il y avait le Dr Amira Alaya Sghaïer, chercheur à l’Institut supérieur d’histoire contemporaine (à la retraite). Il a souligné dans son blog la nécessité de soutenir la Palestine, le Liban et la résistance, en tenant compte des intérêts du pays et ses relations internationales. Voici le texte du billet de blog :
« A propos d’accrocher une photo de Hassan Nasrallah et d’autres :
Je n’imagine pas qu’un Tunisien qui a un minimum de conscience ne soutienne pas le Hezbollah dans sa résistance à l’arrogance sioniste, ainsi que la résistance palestinienne, tout comme je n’imagine pas que le martyre de Hassan Nasrallah en tant que symbole de résistance n’ait pas affecté tous les peuples libres du monde. Je prétends être l’un d’eux, et ce n’est ni un acte héroïque ni une raison pour me vanter.
Cependant, la position du citoyen ordinaire, qu’il déclare sans conséquences, n’est pas la position d’un homme d’État ou d’un homme politique responsable dont les positions seront non seulement supportées par lui, mais impliqueront le gouvernement et le peuple tunisiens.
Bien avant la formation de l’État sioniste en 1948, la Tunisie a été et est toujours du côté des Palestiniens, et ni Bourguiba ni Ben Ali n’ont dévié de cette position, malgré certains mensonges d’imbéciles. Ce n’est que dans les situations politiques, notamment internationales, que les déclarations et les positions de ceux qui ont des responsabilités souveraines doivent être calculées et étudiées. Le président, par exemple, ou son ministre des Affaires étrangères auraient dû continuer à réaffirmer le soutien de la Tunisie à la résistance et exiger la mise en œuvre de la légitimité internationale et des décisions des Nations Unies.
Quant à la surenchère, les fanfaronnades, les prises de positions herculéennes et l’adoption de slogans tels que ‘‘La libération de la Palestine du la Méditerranée à l’Océan’’, ou ‘‘l’accrochage de la photo de Nasrallah dans la rue tunisienne’’, ou ‘‘hisser le drapeau palestinien dans les écoles’’, ce sont des pratiques, même si, premièrement, elles ne profitent en aucune manière aux Libanais ou aux Palestiniens, et deuxièmement, si elles chatouillent les sentiments du public… elles nuisent aux intérêts du pays. Cela transforme la Tunisie en un « État antisémite » et « un État du côté des extrémistes » et verse encore plus d’eau dans le moulin de ceux qui se cachent en Tunisie et œuvrent installer leurs agents au pouvoir, D’autant plus que les cercles décisionnels des institutions financières mondiales, ainsi que des médias internationaux, les tours opérateurs du tourisme et ailleurs, sont remplis de voix sionistes et que leur influence est évidente dans les politiques des gouvernements occidentaux.
Par conséquent, une certaine raison et des déclarations pondérées dans la balance de l’intérêt national sont plus que nécessaires».