TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – Les Journées de l’Entreprise, organisées par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) dans leur 38e édition ont démarré tambours battants, dès jeudi soir, par un thème devenu cher aux Tunisiens et qui est la question des chèques sans provisions.
Sachant l’acuité de cette question, les organisateurs ont donné la parole à trois experts, chacun dans domaine, pour expliquer l’opportunité de ces choix, avec un revirement radical, par rapport à l’emploi des chèques qui, en plus de leur valeur financière, étaient utilisés comme garantie dans les transactions commerciales interentreprises, entre les particuliers et les entreprises et, même, entre commerçants.
Kamel Ben Mansour, maître notaire et premier intervenant a disséqué la nouvelle loi sur les chèques sans provisions, avec les nouveaux moyens mis en place, en vue d’assurer le paiement des chèques aux bénéficiaires, et d’éviter la prison à l’émetteur à qui certains délais sont accordés.
D’autres bienfaits de cette législation ont été évoqués par Youssef Kortobi, président du Conseil d’Arab Financial Consulting (AFC) et membre du comité directeur de l’IACE Tunisie, Bilel Darnaoui, Directeur général Monétique Tunisie.
Toutefois, lors du débat, l’assistance a eu son mot à dire, puisque, selon certains intervenants, les chèques impayés, au cours de l’année écoulée, n’ont représenté que la bagatelle de 1,6% sur 25,300 millions chèques émis en 2022, pour une valeur de 120 milliards de dinars et dont 2,5% n’ont pas été honorés, ce qui implique que 98,4% de Tunisiens sont fiables et travaillent avec le chèque sans aucun problème… Avec cette loi adoptée et qui est censée entrer en application le 1er février 2025 !!!
Selon Maher Sallami, assureur, cette loi est compliquée pour les citoyens, alors qu’il est nécessaire de simplifier la vie des gens. Mais, ces citoyens et les entreprises sont-ils préparés pour cette nouvelle orientation ? La situation est telle, selon une enquête de l’IACI, que 48% des personnes interrogés ont répondu par oui, à une question si son entreprise a déjà commencé à mettre en œuvre des mesures pour se conformer à la nouvelle règlementation des chèques, alors que 38% ont indiqué qu’ils l’ont fait en partie, et 9% des chefs d’entreprises n’ont encore rien fait et 5% ne savent pas encore comment s’y prendre.