TUNIS – UNIVERSNEWS Une récente étude menée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a mis en évidence la précarité des travailleuses agricoles en Tunisie, révélant que 92% d’entre elles ne bénéficient d’aucune forme de couverture sociale. L’étude, basée sur des observations, des entretiens directs avec 500 femmes de 12 gouvernorats, a également souligné la confusion des travailleuses agricoles entre le système de couverture sociale et d’autres mécanismes de protection sociale, tels que les soins médicaux gratuits.
Les résultats de l’étude ont révélé que seulement 22% des travailleuses agricoles interrogées sont affiliées à la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) par le biais de leurs conjoints, ce qui met en évidence leur marginalisation dans le système de protection sociale.
Dans le but d’améliorer la situation, l’étude a recommandé la création d’un nouveau mécanisme de renforcement de la sécurité sociale pour les travailleuses agricoles et la généralisation de ses prestations à toutes les catégories de travailleuses des secteurs public et agricole. Parmi les mesures préconisées, on trouve l’assurance décès, la promotion du secteur agricole et le soutien aux petits agriculteurs par le biais de mesures incitatives.
L’étude a également souligné l’importance d’appliquer des principes d’économie sociale et solidaire, de fournir une formation aux femmes souhaitant lancer leurs propres projets et de les encourager grâce à des incitations financières et à une simplification des procédures administratives.
Parmi les recommandations de l’étude, figure également l’inclusion et la participation des transporteurs (intermédiaires) dans la recherche de solutions pour le transport des travailleuses agricoles, sous la forme d’une coopérative légale chargée de leur transport et de la fourniture de main-d’œuvre aux agriculteurs, tout en veillant à éviter l’exploitation et les violations des lois.
L’étude a enfin appelé à renforcer les capacités des femmes travaillant dans le secteur agricole, à leur fournir les mécanismes juridiques nécessaires pour défendre leurs droits et lutter contre les violations, ainsi qu’à assurer un suivi de leur situation et à prendre en charge les victimes de violence en leur offrant un accompagnement juridique et un suivi psychologique.