TUNIS – UNIVERSNEWS Le vice-président de la commission d’organisation administrative et de lutte contre la corruption à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Sami Raies a fait savoir dans une déclaration, ce mardi 27 février 2024 à Universnews, que le personnel de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) n’a pas obtenu de salaires depuis l’année 2021, c’est la date à partir de laquelle, il a été décidé de fermer cette instance, d’évacuer tous ses fonctionnaires et agents et de démettre son secrétaire général.
Il a par ailleurs annoncé qu’une correspondance a été récemment envoyée à la présidence du gouvernement pour avoir une réponse concernant le sort de cette instance et de ses salariés qui n’ont pas été payés depuis prés de trois ans, selon ses dires.
Une séance d’écoute pour le personnel de cette instance devrait être organisée prochainement à l’initiative de la commission d’organisation administrative de l’ARP, pour s’informer davantage sur le sujet.
Et Sami Raies de préciser que les employés de cette instance ont des contrats CDD et ont droit aux salaires et a demandé une réponse claire de la part de la présidence du gouvernement, s’ils vont poursuivre leurs activités une fois que les travaux de cette instance répondront ou vont-ils renoncer à leurs services ?
Le vice-président de la commission d’organisation administrative a en outre indiqué que le personnel de cette instance est actuellement au chômage et ne reçoit aucun salaire bien que le portefeuille dédié à cela est mobilisé déjà dans le budget de l’Etat de l’année 2024. Il a expliqué que les salariés de cette instance ne reçoivent pas de salaires car selon le caractère obligatoire du règlement de travail, ils n’exercent pas d’activités.
Il est à rappeler à ce propos qu’en août 2021, le chef de l’Etat Kais Saied avait émis un décret présidentiel mettant fin aux fonctions, du secrétaire général de cette instance institutionnelle qui a été créée en 2014 par la constitution et d’évacuer les locaux par les forces de l’ordre.
A noter aussi, que Chawki Tabib, qui est à la tête de cette instance depuis 2016 a été officiellement démis de ses fonctions par le chef du gouvernement sortant, Elyes Fakhfakh, le 24 août 2020. Il avait été remplacé par le magistrat, Imed Boukhris. Cette décision intervient suite à l’affaire opposant le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyes Fakhfakh à Chawki Tabib lié aux conflits d’intérêts et soupçons de corruption.
Chawki Tabib est actuellement interdit de voyage. Il avait été informé, en janvier dernier, de la nécessité de régler sa situation en raison de l’existence de deux enquêtes contre lui devant le Pôle judiciaire et financier. Il fait l’objet de deux enquêtes à la suite de deux plaintes. La première a été faite suite à une plainte de la société Vivan, déposée le 6 août 2020 par Elyes Fakhfakh qui possédait déjà des parts dans cette société tandis que la deuxième enquête concerne une plainte déposée, le 19 juillet 2021, par l’Observatoire de la transparence et de la bonne gouvernance pour mauvaise gestion financière et administrative de l’instance pendant le mandat de Chawki Tabib.