TUNIS – UNIVERSNEWS Il y a des passions nationales contre lesquelles nul ne peut lutter. L’Inde et les films musicaux, l’Angleterre et les comédies noires ou encore les États-Unis et les tueurs en série. Cette fascination malsaine constitue la base même de la série « Black Bird ».
Inspiré d’un roman autobiographique de James Keen, la nouvelle mini-série raconte l’histoire d’un prisonnier à qui l’on propose un étrange marché. Il peut voir sa peine de 10 ans de prison totalement annulée à condition d’obtenir les aveux de Larry Hall, présumé tueur en série.
Au milieu des années 1990, un criminel chargé de traquer un autre criminel : voilà le point de départ incroyable de la minisérie Black Bird. Sortie le 8 juillet sur la plateforme Apple TV+, la série est toujours appréciée par les internautes. Ce thriller pénitentiaire vertigineux est pourtant inspiré d’une histoire vraie, racontée dans l’autobiographie de James (Jimmy) Keene et judicieusement intitulée Avec le diable. Jimmy est un antihéros singulier.
Les noms d’origine d
e cette sordide affaire, qui a tenu en haleine les États-Unis, ont été conservés. Qui est le vrai Larry Hall ? À sa naissance, en 1962, en même temps qu’un frère jumeau, il doit être placé sous assistance respiratoire et frôle la mort. Cette entrée chaotique dans la vie aura des séquelles. Sa croissance est perturbée, et son intelligence reste largement en dessous de la moyenne. Autre détail sordide, il grandit dans un cimetière et aide son père à creuser des tombes.
Le prétendu meurtrier est accusé d’avoir assassiné plusieurs jeunes filles. Mais il n’existe aucune preuve tangible ; Larry est un gars sans histoire et son implication dans ces affaires n’est pas avérée. Jimmy doit lui soutirer des aveux s’il veut sortir libre. Véritable meurtrier ou un simple individu en mal d’attention ? Larry est un sacré spécimen, il se rêve en tueur de femmes et les flics n’y croient pas, ils le qualifient même d’« avoueur compulsif».
Ancien joueur de football remarqué par la NFL, avec ses épaules d’armoire à glace et sa tchatche d’Italo-Américain, il se croit invincible. Jusqu’à la chute : d’abord l’arrestation qui le prive de liberté, puis l’AVC de son père (formidable Ray Liotta, dans l’un de ses derniers rôles avant sa mort en mai dernier) qui rend la perspective de dix ans à purger soudain insupportable. Il accepte alors la proposition d’un agent du FBI (Sepideh Moafi) qui a le dos au mur pour garder Larry à l’ombre : pénétrer la prison et la psyché d’un fou.
Une excursion classique dans l’univers carcéral américain et la psyché d’un potentiel psychopathe. On voyage en terrain connu, à la croisée des chemins entre la reconstitution réaliste de Mindhunter ou Zodiac et la manipulation stimulante façon Le silence des agneaux… à vous de voir !