Tunis – UNIVERSNEWS (SEF) – Le Fonds monétaire international (FMI) est une trouvaille plus que bizarre, avec la mission morbide qui lui est dévolue, pour mettre à genoux les pays en développement, surtout ceux qui ont recours à ses services. Sinon, comment imaginer qu’un Fonds censé apporter son secours aux pays qui se débattent dans des crises économiques, pour les soutirer le maximum d’argent… et cela sous prétexte de leur venir en aide.
Trois facteurs intrigants laissent penser que le FMI est le bon samaritain… mais qu’il est plutôt une organisme qui se sucre la fraise aux dépens des pauvres, à travers trois principes qui mènent les plus persévérants à une faillite annoncée, avec tout ce qui s’en suit, au niveau des troubles sociaux et autres malheurs indéfinis et innombrables.
Dès qu’un accord est signé avec cette instance de malheur, les débiteurs doivent se plier à des conditions draconiennes :
- Premièrement, juste après l’octroi du prêt qui aurait dû être salvateurs, le débiteur doit se plier à la condition de dévaluer sa monnaie… ce qui implique que pour un dollar reçu, les pays qui sont dans le besoin devraient rembourser le double, le triple ou beaucoup plus, selon le cas et le destin qu’on lui a tracé.
- Second élément suspect, le FMI œuvre à pousser ceux qui ont besoin de ses services à adopter des mesures loin d’être sociale, ce qui représente pour eux les tensions sociales, des troubles et… même la possibilité d’une guerre civile et d’un chaos généralisé.
- Troisième élément suspect, le Fonds qui a la mainmise sur les finances mondiales et qui n’inquiète pas les grandes puissances endettées, met les pays pauvres sous sa coupe et, avec le temps, cela devient une colonisation financière.
« La Tunisie a réussi, même partiellement, à échapper aux lourds impacts des directives du FMI qui exigent notamment la suppression des subventions, le gel des recrutements dans le secteur public et la réduction de la masse salariale, en renonçant à ses diktats » constate une étude réalisée par le Centre Ali Ben Ghedhahem pour la Justice Fiscale (CAJF), présentée lors d’une conférence de presse, tenue, lundi à Tunis.
« En prenant de la distance par rapport aux réformes préconisées par le FMI, la Tunisie a partiellement contourné la politique d’austérité prônée par ce dernier et dont les principaux axes concernent la maîtrise des équilibres financiers, la réduction des dépenses publiques, le gel des salaires et des recrutements dans la fonction publique et le secteur public, la levée de la subvention et la maîtrise de la masse salariale » a déclaré Amine Bouzaïane, chercheur et fondateur du CAJF.
Et d’enchaîner « l’étude, lancée en 2023 et finalisée en janvier 2025, a démontré que la Tunisie a préservé son soutien au système de compensation à des niveaux élevés, passant d’une moyenne de 4 milliards de dinars en 2019 à 12 milliards de dinars en 2022. Elle est également parvenue à réduire la masse salariale qui devrait passer de 16,1% du PIB en 2019 à 13% prévus en 2025. Les recrutements dans la fonction publique ont par ailleurs repris, avec 8000 recrutements en 2019, 13500 en 2024 et 21000 prévus en 2025, outre l’augmentation du salaire minimum garanti dans les secteurs public et agricole et des pensions de retraite ».
« La Tunisie a aussi réussi à contrôler le déficit budgétaire pour le ramener à de 7,4 % en 2023 à 6,3 % l’année dernière et ce déficit devrait atteindre 5,5 % du PIB pour l’année en cours, alors que le FMI prévoyait d’atteindre ces niveaux en 2026 », a encore fait remarquer Bouzaïane. D’après lui, pour la première fois en Tunisie, il a été possible d’arrêter la tendance expansionniste de la dette par rapport au PIB grâce à la décision de la Tunisie de prendre ses distances avec le FMI et de ne pas se conformer à ses diktats.
Le conférencier estime que « le compter sur soi est important, mais que des efforts supplémentaires devraient être consentis pour établir une justice fiscale et mobiliser les ressources nécessaires à la reprise de l’économie »
Il a par ailleurs indiqué que l’étude a mis l’accent sur l’absence d’un plan de relance de l’économie nationale en se basant sur l’investissement public, ajoutant que des marges sont encore disponibles pour renforcer le recours aux ressources propres notamment fiscales en élargissant l’assiette imposable sans léser davantage les classes moyenne et vulnérable.
La Tunisie et le FMI étaient parvenus, le 15 octobre 2022, à un accord au niveau des services avec la Tunisie au titre du mécanisme élargi de crédit. Mais, les négociations ont été par la suite suspendues sur décision du président de la République ayant jugé que les conditions imposées par le fonds menacent la paix sociale.
Comme le dit le proverbe arabe : « Il est venu pour l’aider à creuser la tombe de son père… mais il s’est enfui avec la pioche » !!! (F.S.)