TRIBUNE – Ce sombre bilan que tout le monde (ou presque) semble reconnaitre.

• Une conscience collective semble se muer pour refuser sa colonisation et le remplacement de sa population

• La responsabilité des Etats limitrophes : l’Algérie et la Libye est pleine et entière dans le déversement de milliers de subsahariens, amenés par des cars entiers

• L’envahissement de la Tunisie incombe d’abord au président provisoire Marzouki nommé par Ennahdha et à l’ancien chef du Gouvernement Chahed sans oublier Mehdi Jomaa

• La plus scandaleuse des attitudes fut certainement celle de l’UGTT

• Les mafias tunisiennes de l’immigration clandestine se sont fait manipuler par des services de renseignement  étrangers

• Demander de l’aide pour remplir ses obligations de souveraineté c’est consentir à être sous tutelle.

• L’équation est simple, elle se résume en dix actes qui peuvent être promulgués en une heure

• L’élection présidentielle en 2024, se jouera sur la capacité à sauver le pays de la menace d’une nouvelle colonisation

Tawfik Bourgou

TUNIS – UNIVERSNEWS La ville de Sfax est sortie pour dénoncer le sort de dépotoir des clandestinités, des mafias et des crimes qu’on semble lui réserver.

Les citoyens de Sfax ont crié leur détresse devant l’occupation subsaharienne de leur ville et sa destruction par une vague migratoire submersive encouragée par les pays limitrophes dans une volonté de faire effondrer la Tunisie.

Les citoyens de Sfax qui ont été négligés par le pouvoir en place ne sont pas seuls, car enfin, une conscience collective semble se muer en une lame de fond qui commence à se lever dans le pays pour refuser sa colonisation et le remplacement de sa population. Le mérite d’être sortis pour crier leur détresse revient aux sfaxiens.

Le mérite revient aussi aux membres et militants du Parti National Tunisien qui dès 2017, a tiré la sonnette d’alarme, montré l’ampleur d’un désastre qui menace la pérennité de la Tunisie quand les acteurs politiques de l’époque écumaient les salons des inutiles conférences internationales ânonnant bêtement le crédo mondialiste. Ces jeunes tunisiens patriotes, ces nationalistes tunisiens au sens noble du terme ont été brocardés, vilipendés et attaqués par les partisans de la disparition de la Tunisie et de sa dissolution. La sortie des citoyens de Sfax leur donne raison d’avoir été l’avantgarde du combat pour que la Tunisie reste et continue.

Comme nous l’avons souligné à maintes reprises, la responsabilité des Etats limitrophes : l’Algérie et la Libye est pleine et entière dans le déversement de milliers de subsahariens, amenés par des cars entiers, par les autorités algériennes, depuis les frontières sud de l’Algérie avec les pays subsahariens et poussés sciemment vers la Tunisie à partir de trois points frontaliers. Nous avons posé les preuves des multiples implications, notamment celle de l’Algérie, nous continuerons à la faire.

Coupables et responsables sont aussi les Etats subsahariens qui poussent leurs concitoyens à envahir d’autres Etats et de se délester de leurs populations en toute irresponsabilité.

Mais les tunisiens ne sont pas exempts de reproches dans ce qui constitue une lâcheté collective et un crime politique pour ceux qui ont exercé des responsabilités.

Ce bilan sombre et désastreux de l’envahissement de la Tunisie dont Sfax est un des multiples exemples incombe d’abord et en premier lieu au président provisoire Marzouki nommé par Ennahdha et à l’ancien chef du Gouvernement Chahed sans oublier Mehdi Jomaa. Ce trio a détruit les barrières et ont laissé envahir le pays conformément à des accords douteux qui n’ont aucun intérêt pour la Tunisie.

Coupables aussi, sont ceux qui sont en train de se faire les défenseurs de la ZLECA présentée comme la source miraculeuse de prospérité quand elle n’est qu’un prélude à la destruction du peu qui reste.

La Tunisie ne doit en aucun cas y consentir. Rappelons juste que l’économie africaine n’est pas l’Eldorado que certains font miroiter. Le prix de cet accord c’est le consentement à accueillir des populations étrangères, venant des pays de la pression migratoire et de les installer ensuite en
Tunisie.

La lâcheté a été du côté de la multiple et inutile partitocratie post 2011 qui n’a pas eu un zeste de courage pour soulever la question d’envahissement de la Tunisie.

Aucun des partis de « plateaux » n’a soulevé cette question. Tous affairés à courir derrière de pseudos reconnaissances internationales, ils se sont inscrits dans l’agenda du transfert de populations et de la transformation de la Tunisie en un dépotoir, après avoir consenti à en faire le laboratoire et le lupanar depuis les avènements de 2011.

La plus scandaleuse des attitudes fut certainement celle de l’UGTT qui, depuis Bruxelles, envoyait un mauvais message, confondant son internationalisme de pacotille, l’envahissement du pays et sa nouvelle colonisation. La récente contrition de Taboubi n’y fait rien, il fallait se mettre du côté de la nation tunisienne, dès le départ au lieu d’aller serrer des mains à Bruxelles.

Il y a quelques jours la présidente du PDL est allée à Sfax, mais bien après que la situation a été documentée et dénoncée par d’autres avant elle et ce depuis des mois, vaut mieux tard que jamais.

L’attitude du pouvoir en place est quant à elle en dessous ce qui est requis. Une passivité et une génuflexion face à l’Algérie et la Libye, une logorrhée verbale, des dénonciations, mais aucune action concrète, aucune stratégie, ni à Sfax, ni ailleurs. La visite du Président à Sfax devait d’abord servir à répondre au cri des sfaxiens et non pas à converser ou rassurer ceux qui viennent prendre par la fraude et le viol des frontières la terre des ancêtres. Les tunisiens n’ont pas élu un président pour l’Afrique.

D’ailleurs le moteur des relations entre les pays c’est l’égoïsme des Etats. La Tunisie expérimente cela d’ailleurs à chaque passage de migrants depuis les frontières des pays prétendument frères.

In concreto qu’a fait l’Etat contre les mafias de l’immigration clandestine ? la réponse tient en un mot : rien.

En effet, chacun peut constater que les mafias tunisiennes de l’immigration clandestine ont détruit la crédibilité du pays, miné son administration, gangréné des villes entières, introduit sur le sol tunisien des mafias étrangères, ont pactisé avec des milices libyennes, se sont fait manipuler par des services de renseignement  étrangers, des actes suffisamment graves pour relever d’une investigation pour atteinte à la sécurité de l’Etat, sans que cela n’amène une réaction du gouvernement et de l’Etat.

Quand un Etat se fait menacer par ses homologues en raison de son laxisme devant les mafias de l’immigration clandestine agissant sur son propre sol, au nez et à la barbe des autorités, il ne peut pas se suffire de quelques paroles en l’air et de la mendicité de moyens.

Demander de l’aide pour remplir ses obligations de souveraineté c’est consentir à être sous tutelle.
On ne le soulignera jamais assez. Fermer et tenir ses frontières c’est l’acte fondamental à partir duquel on juge l’effectivité d’un pouvoir d’Etat.

Pour agir, l’équation est simple, nous l’avons soulignée ici dans une tribune (« Pays en danger de disparition », Universnews 15 février 2023) elle se résume en dix actes qui peuvent être promulgués en une heure :

1. Militariser et fermer les frontières avec la Libye et l’Algérie.
2. Arrêter les vols avec les pays pourvoyeurs d’immigrés clandestins.
3. Eriger l’aide au séjour, la fausse reconnaissance de paternité, l’implantation, l’emploi de personnes en situation irrégulière en crimes contre la sécurité nationale et passibles des tribunaux militaires.
4. Créer un délit de constitution de mafia de franchissement illégal des frontières et lui opposer de lourdes peines.
5. Traquer les mafias tunisiennes de l’immigration clandestine et leurs prolongements au sein des administration et ériger le franchissement illégal des frontières au rang de crime contre la sécurité nationale.
6. Mettre l’administration de sécurité des frontières sous la direction de l’armée nationale.
7. Imposer un visa à tous les pays de l’Afrique subsaharienne.
8. Auditer et dissoudre ONG, associations et structures de financement d’installation massive de populations étrangères en Tunisie.
9. Arrêter le processus d’intégration de la ZLECA qui est un processus mortel pour les entreprises tunisiennes.
10. Assortir l’aide à l’implantation de population de longues peines de réclusion, d’expropriation des biens et de déchéance perpétuelle des droits civils et politiques.

Sans être devin, s’il devait y avoir une élection présidentielle en 2024, celle-ci ne se jouera pas sur la compensation du pain ou sur la résistance face au FMI (qui au passage ne cherche pas à s’imposer à la Tunisie), elle se jouera sur la capacité à sauver le pays de la menace d’une nouvelle colonisation.