
Tunis, UNIVERSNEWS (Politique) – Les autorités turques ont arrêté mercredi le principal rival politique du président Recep Tayyip Erdogan, accusé notamment de corruption et d’aide à un groupe terroriste, dans ce que le principal parti d’opposition a qualifié de « tentative de coup d’État contre notre prochain président ».
Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, qui appartient au Parti républicain du peuple, fait face à deux enquêtes distinctes qui comprennent également des accusations de direction d’une organisation criminelle, de corruption et de trucage d’appels d’offres, selon des informations rapportées par l’agence de presse, Reuters.
La veille de l’arrestation de l’édile, celui-ci avait vu son diplôme universitaire annulé, l’empêchant de fait de se présenter à la présidentielle de 2028, tandis que la primaire de son parti, le CHP, devait avoir lieu dimanche.
Dans une vidéo postée sur X, l’élu de 53 ans, en train de s’habiller et de nouer sa cravate, dénonce la fouille de son domicile : « Des centaines de policiers sont arrivés à ma porte. La police fait irruption chez moi et frappe à ma porte. Je m’en remets à ma nation », déclare-t-il. Un de ses collaborateurs a rapporté à l’Agence France-Presse que M. Imamoglu avait ensuite été arrêté et conduit dans les locaux de la police.
« Les policiers sont arrivés juste après le sahur [le repas avant le lever du jour en cette période de Ramadan]. Ekrem Bey a commencé à se préparer. (…) Ils ont quitté la maison vers 7 h 30 », a témoigné l’épouse du maire, Dilek Imamoglu, sur la chaîne privée NTV.
Selon les médias locaux, qui citent un communiqué du bureau du procureur d’Istanbul, M. Imamoglu est accusé d’être « à la tête d’une organisation criminelle à but lucratif » dans le cadre d’une enquête pour corruption et extorsion, ainsi que « d’aide au PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme terroriste par Ankara, dans le cadre d’une deuxième enquête.