TUNIS – UNIVERSNEWS (Justice) – L’audition des plaidoiries des avocats des accusés dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd s’était poursuivie mardi, au Tribunal de première instance de Tunis, avant que la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme au Tribunal ne décide de la reporter au 21 mars à la demande des avocats des accusés, selon l’avocat Ghassen Ghribi, membre du comité de défense de la partie civile. Les accusés dans cette affaire sont au nombre de 23 dont 6 en liberté et le reste en état d’arrestation.
Les avocats étaient unanimes, dans leurs plaidoiries, à demander un non-lieu pour tous les accusés, estimant que ces derniers « sont le maillon faible dans cette affaire. D’autres personnes se cachent derrière ces accusés ordinaires ».
Le procureur général a estimé que l’affaire du martyr Chokri Belaïd a été préméditée et minutieusement préparée bien avant le 6 février 2013, ajoutant que les éléments de preuve ont montré l’adhésion des 23 accusés dans cette affaire à la pensée Djihadiste et Salafiste. Les accusés ont joué différents rôles dans l’assassinat allant de la planification, passant par la traque jusqu’à l’exécution de leur forfait, a-t-il dit.
Le procureur a demandé d’appliquer les peines les plus lourdes à l’encontre de toute personne dont l’implication est établie dans cet assassinat, réclamant l’application de la loi en ce qui concerne l’accusé Houcem Frikha, décédé en prison en octobre dernier.
Dans les plaidoiries du comité de défense des accusés, l’avocate Habiba Ben Fraj a demandé l’annulation des procédures dans cette affaire pour établir l’innocence de ses clients étant donné que la durée du procès a dépassé 10 ans, rappelant que la rapidité du jugement fait partie des conditions d’un procès équitable.
Pour sa part, l’avocat Samir Ben Omar a fait remarquer qu’à l’exception de la famille du martyr, les autres parties civiles, le Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU), l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) et l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), n’ont aucune légitimité juridique pour engager une action civile.
Il a considéré ses clients comme étant des « otages ». « Après avoir classé les chefs d’accusation à leur encontre, la chambre d’accusation a annulé le jugement et leur a imputé des accusations sous la pression médiatique et politique », a-t-il dit.
Tous les accusés ont assisté à leur procès à l’exception de Ezzeddine Abdellaoui, Mohamed Amin Guesmi, Ahmed Melki, Mohamed Omri et Ahmed Aouadi qui ont refusé de comparaître devant le tribunal.
La chambre criminelle avait commencé les auditions le 6 février dernier. Elle avait décidé lors de l’audience du 15 mars de consacrer l’audience du mardi 19 mars à la poursuite des plaidoiries des avocats des accusés dans cette affaire.