TUNIS – UNIVERSNEWS (Monde) – L’Afrique du sud a fait ce qu’aucun autre pays -surtout arabe- n’a osé faire, parce que le monde occidental est tenu en laisse par les Etats Unis d’Amérique qui considère l’entité sioniste comme un levier de sa politique expansionniste et hégémoniste dans la région du Moyen Orient. Et lorsque les avocats de l’Afrique évoquent un génocide, ils savent de quoi ils parlent, parce que c’en est vraiment un… et l’un des pires de l’Histoire de l’humanité.
Trois heures durant, les avocats de l’Afrique du Sud avaient plaidé, jeudi 11 janvier, face aux dix-sept juges de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. « Cette affaire souligne l’essence même de notre humanité commune telle qu’exprimée dans le préambule de la convention sur le génocide », a déclaré l’avocate principale, Adila Hassim, à l’ouverture des plaidoiries. L’Afrique du Sud accuse Israël de violer la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide adoptée en 1948 après la seconde guerre mondiale et la Shoah. « Les génocides ne sont jamais annoncés à l’avance, a dit Adila Hassim, mais cette Cour a devant elle treize semaines de preuves accumulées », depuis le début le démarrage de la campagne d’extermination menée par l’armée sioniste, le 8 octobre 2023, démontrant, selon elle, « un comportement génocidaire ».
Cette audience et celle de cette journée du vendredi 12 janvier, au cours de laquelle Israël devait à son tour plaider sa cause, sont une première étape avant de traiter l’affaire sur le fond. A ce stade, Pretoria demande aux juges de prendre des mesures d’urgence en ordonnant à Israël de suspendre son opération militaire sur Gaza, de « cesser de tuer », d’arrêter de « causer de graves blessures mentales et physiques au peuple palestinien à Gaza » et de « ne pas imposer des conditions de vie qui pourraient entraîner la destruction physique » des Gazaouis. Ces trois crimes peuvent être qualifiés de génocide s’ils sont commis dans l’intention d’exterminer le groupe des Palestiniens de Gaza. L’Afrique du Sud a par ailleurs clairement dénoncé le massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël.
Les avocats ont plaidé la question du génocide en trois temps : les actes génocidaires, le groupe qui serait ciblé par Israël, et son intention. Il tombe « 6 000 bombes par semaine » sur Gaza, a ainsi rappelé Adila Hassim et « les dirigeants des Nations unies parlent de l’enclave comme d’“un cimetière pour enfants” ». Depuis début octobre, 85 % de la population a été déplacée, lorsque « Israël a obligé un million de Palestiniens à évacuer en vingt-quatre heures ».
La requête de l’Afrique du Sud auprès de la CIJ fait référence à des éléments de preuve recueillis par Amnesty International, qui attestent de manière accablante la commission de crimes de guerre et d’autres violations du droit international par les forces israéliennes lors de leurs bombardements intensifs de Gaza, notamment des attaques directes contre des civil·es et des biens civils, des attaques sans discernement et d’autres attaques illégales, des déplacements forcés de civil·es et des châtiments collectifs infligés à la population civile.
La requête cite également des recherches effectuées par Amnesty International montrant que le système israélien de domination et d’oppression de la population palestiniennes équivaut à un apartheid.