-
Le chef de l’Etat affirme qu’il «n’y aura plus jamais de privatisation d’entreprises publiques» et qu’elles ne peuvent en aucun cas être vendues ou cédées.
-
Les agents travaillant en sous-traitance perçoivent des salaires modiques de l’ordre de 570 DT alors que leurs chefs des entreprises reçoivent environ 1.400 DT par agent
-
Une purge en vue ciblant plus de 130 « faux diplômés » ne répondant aux conditions de recrutement requises et qui travaillent dans la compagnie
TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Le président de la République, Kais Saïed, a appelé lundi à ouvrir les dossiers de corruption liés à la compagnie nationale Tunisair, lors de son entretien, avec le PDG de cette entreprise dans le cadre de la visite inopinée qu’il a effectuée, lundi, après-midi, à l’aéroport international de Tunis-Carthage.
Saïed a mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir le dossier de l’avion « Amilcar » qui, a-t-il dit, a quitté le territoire national en 2017 «sans autorisation douanière» et qui se trouve actuellement en Floride aux Etats-Unis. Il a appelé, en outre, à ouvrir en urgence le dossier se rapportant à la vente à l’étranger des pièces de rechange d’appareils beaucoup plus bas que leur valeur réelle, estimant que le but de la vente de ces pièces destinées initialement à la réparation, était de baliser la voie à la cession de cette entreprise.
Le président Saïed a réaffirmé l’engagement à s’opposer frontalement à toute tentative visant à céder les entreprises publiques. «Que l’on soit clair, il n’y aura plus jamais de privatisation d’entreprises publiques. Elles ne peuvent en aucun cas être vendues ou cédées», a-t-il martelé.
Bien plus que le dossier de la cession des entreprises, le chef de l’Etat a saisi l’occasion de sa visite inopinée pour plaider en faveur de la suppression de la sous-traitance au sein de cette compagnie aérienne, soulignant que les agents régis par les contrats de sous-traitance perçoivent des salaires modiques de l’ordre de 570 dinars alors que les chefs des entreprises de sous-traitance s’arrogent la grande somme estimée à 1.400 dinars pour chaque agent.
Saïed a par ailleurs appelé à opérer une « purge » au sein de Tunisair. Une purge qui devra, a-t-il dit, cibler plus de 130 « faux diplômés » ne répondant aux conditions de recrutement requises et qui ont réussi regrettablement à intégrer la compagnie.
Il a également appelé à la nécessité d’améliorer la qualité des services fournis par l’entreprise afin de promouvoir sa compétitivité avec les autres compagnies aériennes, assurant à ce propos que le ciel de la Tunisie ne sera ouvert qu’à la seule et unique compagnie Tunisair, allusion faite aux incessants appels à appliquer la politique de l’open Sky en Tunisie.
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, pressé les responsables de Tunisair à œuvrer à surmonter le problème des retards des vols et à encourager les pilotes et les techniciens ainsi que le reste du personnel à développer l’entreprise et à veiller à préserver sa pérennité.
Toujours dans le cadre de son entretien avec le premier responsable de Tunisair, le chef de l’Etat a indiqué qu’il y aura bientôt un texte juridique réglementant l’utilisation de la ferraille des entreprises publiques, dont notamment, celle appartenant la compagnie Tunisair, lequel texte va confier le monopole de son exploitation à la seule et unique société El Fouledh de Menzel Bourguiba.