Tunis – UNIVERSNEWS (MONDE) – La Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé mardi être visée par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen, accusant les magistrats de politiser leur fonction. L’homme, arrêté à Turin puis relâché quelques jours plus tard, est sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la prison de Mitiga depuis le 15 février 2011 ».
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, avait annoncé mardi 28 janvier dans une vidéo sur Facebook qu’elle et deux de ses ministres étaient visés par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen, accusant les magistrats de politiser leur fonction.
Osama Najim, chef de la police judiciaire libyenne, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis le 15 février 2015.
Arrêté il y dix jours dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat, il a été libéré sur ordre de la Cour d’appel de Rome quelques jours plus tard pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’État italien.
Giorgia Meloni est soupçonnée avec ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l’Intérieur Matteo Piantedosi d’avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli.
Giorgia Meloni a directement mis en cause des magistrats auxquels elle reproche d’être politisés. Elle a en particulier mis en cause le procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l’ouverture d’une enquête sur l’expulsion du Libyen.
Elle a rappelé qu’il était le procureur à Palerme en charge de l’accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant anti-immigration Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué des migrants en mer alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2019, et relaxé.
Giorgia Meloni a aussi souligné que la plainte avait été déposée par l’avocat Luigi Li Gotti, lequel a défendu de nombreux mafieux repentis, mais surtout a été sous-secrétaire à la Justice dans un gouvernement de centre-gauche, dirigé par Romani Prodi.
L’ouverture d’une enquête est un acte obligatoire à la suite du dépôt d’une plainte et permet aux personnes visées par l’enquête de désigner un avocat.
Giorgia Meloni avait défendu déjà samedi l’expulsion du Libyen, demandant à la CPI de « clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d’arrêt alors qu’Osama Najim avait déjà traversé trois pays européens ». Elle a repris cette argumentation mardi dans sa vidéo. La CPI « après des mois de réflexion émet un mandat d’arrêt contre le chef de la police judiciaire libyenne, mais curieusement la Cour le fait précisément au moment où cette personne était sur le point d’entrer sur le territoire national après avoir séjourné de manière sereine pendant une douzaine de jours dans trois autres États européens », a-t-elle ironisé.